Libye : Leila Ben Khalifa, celle qui veut devenir la Thatcher libyenne

Femme et Amazigh, Leila Salim Ben Khalifa a peu de chances d’être la prochaine présidente libyenne. Mais sa vision et son positionnement témoignent, malgré un frère sulfureux, d’une conception plus professionnelle de la politique.

Leila Ben Khalifa, présidente du Mouvement national et candidate à la présidence libyenne, à Tunis, le 18 janvier. © Ons Abid

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Publié le 3 février 2022 Lecture : 6 minutes.

La conversation n’a pas débuté depuis 5 minutes que Leila Salim Ben Khalifa se voit déjà négocier avec Vladimir Poutine, Mohamed Ben Zayed ou encore Recep Tayyip Erdogan sur leur présence militaire en Libye. Dans une optique très réaliste : « Je ne vais pas leur dire : “Dehors !”, mais je veux négocier leur présence sur une base légale et profitable au peuple libyen. »

À 47 ans, l’Amazigh de Zouara ne sera probablement pas la prochaine présidente de la République libyenne. Pas question pour autant de n’incarner qu’une candidature de témoignage en faveur du droit des femmes et des Amazigh.

Elle a un discours articulé et une vision pour le pays, c’est un signe encourageant pour l’ancrage d’une pratique démocratique en Libye

D’ailleurs, la cadre du ministère de la Santé évacue assez rapidement ces deux sujets : elle milite pour que 30 % des portefeuilles ministériels soient dévolus à des femmes et elle défend le tamazight, mais ne fait pas de son inscription comme langue nationale une affaire de principe.

Même sa mesure emblématique de dédommager les juifs libyens exilés et de leur octroyer la nationalité libyenne – ce qui ne veut pas dire rapprochement avec Israël, insiste-t-elle – est le fruit d’une réflexion pragmatique visant à s’attirer les bonnes grâces des puissances occidentales.

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