Guerre de dictionnaires

Publié le 5 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Lu sur une publicité récente : « Le Petit Larousse s’engage. Réalisé avec la fondation Nicolas-Hulot, un dossier passionnant sur la biodiversité et la défense d’environnement. » Puis, en dessous : « Le Petit Larousse témoigne de la vivacité de notre langue. Regards sur la francophonie : les mots français du monde entier mis en images par de grands noms de la BD et de l’illustration. » On l’aura compris : pour vendre un dictionnaire, il faut, comme pour tout produit aujourd’hui, un argumentaire qui colle à l’air du temps.
Cinq éditeurs de l’Hexagone mettent en vente dans les semaines à venir le millésime 2006 de leur dictionnaire de français. Champion incontesté de la catégorie, Le Petit Larousse illustré a vendu l’an dernier plus de 1 million d’exemplaire de son édition du centenaire, grâce, notamment, à une nouvelle couverture dessinée par le couturier Christian Lacroix. Son plan de communication cette année n’est pas moins ambitieux : campagne de presse massive, bien sûr, mais aussi parrainage d’un programme sur la chaîne TF1, puisque la publicité à la télévision est désormais ouverte au livre.
Le Petit Robert innove lui aussi, avec une nouvelle jaquette plus « accrocheuse » qui déroge quelque peu à l’esprit de la maison. Car si « le » Larousse est un article de grande consommation, présent dans plus de 80 % des foyers français, « le » Robert a une image plus élitiste. Référence en matière de langue pour les spécialistes de l’écrit, il propose en deux volumes (noms communs et noms propres) et au prix total de 117 euros ce que Larousse offre en un seul volume à 34,50 euros.
La concurrence pourrait venir du Dictionnaire Hachette, tiré à 300 000 exemplaires et dont le prix (19,50 euros) compense le déficit de notoriété. Sauf qu’il appartient, comme Larousse, au groupe Lagardère, qui organise en interne la compétition entre les deux marques.
Sur le même créneau, on trouve le Dictionnaire encyclopédique Auzou (29 euros), qui en est à sa cinquième édition. Spécialisé dans la vente par courtage, l’éditeur diffuse pour une bonne part dans les écoles et les collèges via les marchés publics. Le dernier-né du secteur, Le Nouveau Littré, relancé l’an dernier par Garnier, vise aussi les établissements scolaires pour se faire une place. À 52 euros, il se présente plutôt comme un rival du Robert.
Quoi qu’il en soit, il y a du grain à moudre pour tous. Il y aurait 65 millions de dictionnaires dans les foyers français, dont 44 % dateraient de plus de dix ans. Ce qui laisse espérer de belles marges de progression à chacun de ces éditeurs.

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