CAN : Cameroun-Égypte, une histoire de revanche

Ce jeudi soir au stade d’Olembe, les Lions indomptables et les Pharaons s’affrontent en demi-finale de la CAN. Les deux sélections ont souvent eu à se croiser dans cette compétition, et leurs confrontations ne sont jamais passées inaperçues…

L’équipe du Cameroun au stade d’Olembé lors de la CAN 2021 © Victor Zebaze

Alexis Billebault

Publié le 3 février 2022 Lecture : 3 minutes.

Vente de maillots de l’équipe de football du Cameroun à Yaoundé, le 5 janvier 2022 © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP
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Les Lions indomptables et les Pharaons se sont rencontrés déjà 27 fois depuis le 23 février 1983, date du premier Cameroun-Égypte (2-0) de l’histoire, à l’occasion d’un match amical. Celui de ce soir sera animé par un enjeu autrement plus important, puisque le vainqueur se qualifiera pour la finale du dimanche 9 février. Avant ce grand choc, retour sur les principaux duels du passé…

• 1984 : l’Égypte bat le futur champion d’Afrique

Le 4 avril 1984, lors de la CAN organisée en Côte d’Ivoire, l’Égypte domine le Cameroun (1-0) au premier tour, grâce à un but de Taher Abou Zeid, un footballeur qui se rappellera deux ans plus tard au bon souvenir des Lions. Les deux équipes se qualifient néanmoins pour les demi-finales puisqu’à cette époque, la compétition se jouait à huit. Et la défaite initiale des Camerounais ne les empêchera pas de devenir champions d’Afrique pour la première fois de leur histoire en battant le Nigeria (3-1).

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• 1986 : coups bas au Caire

L’Égypte, qui n’a plus remporté la CAN depuis 1959, compte mettre fin à cette longue traversée du désert, quitte à employer des méthodes moralement discutables. Les Camerounais vont s’en apercevoir à leurs dépens. La veille de la finale qui doit les opposer aux Pharaons, les Lions indomptables apprennent qu’il n’y a plus un seul terrain d’entraînement disponible au Caire – un argument qui laisse le staff technique et les joueurs dubitatifs. Alors que la CAF, dont le siège, utile précision, est basé dans la capitale égyptienne, ne lève pas le petit doigt pour régler le problème, Claude Le Roy, le sélectionneur français du Cameroun, doit organiser une séance d’entraînement dans un jardin public, au milieu des familles.

Claude Le Roy et ses joueurs n’ont pas digéré les méthodes utilisées par les Pharaons

Et quelques heures plus tard, les Camerounais sont informés que Taher Abou Zeid, le meilleur joueur égyptien, n’est plus suspendu pour la finale, son deuxième carton jaune ayant été annulé par la CAF. Les Pharaons décrocheront finalement leur troisième titre aux tirs au but, après une finale très fermée (0-0, 5-4 aux t.a.b).

• 1988 : la revanche des Lions

Deux ans plus tard, Claude Le Roy et ses joueurs n’ont toujours pas digéré les méthodes utilisées par les Pharaons, avec l’aide de la CAF. La revanche des Lions Indomptables sera éclatante, et elle interviendra très tôt lors de la CAN organisée au Maroc. Le 14 mars, à Rabat, Roger Milla inscrit l’unique but du premier match du premier tour. Une défaite qui aura de lourdes conséquences pour les Nord-Africains, puisqu’ils seront éliminés à l’issue de la phase de groupe. Les Camerounais, eux, iront au bout en remportant leur deuxième trophée continental face au Nigeria, leur victime préférée (1-0).

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• 2008 : double punition infligée par les Pharaons

La CAN 2008, organisée au Ghana, reste l’un des pires souvenirs de l’histoire du football camerounais. Car les Lions y sont battus deux fois par leurs rivaux égyptiens. D’abord au premier tour (4-2), malgré un doublé de Samuel Eto’o. Mais le pire est à venir pour les coéquipiers de celui qui évolue alors au FC Barcelone.

Après avoir écarté la Tunisie (3-2) et le Ghana (1-0), en quart puis en demie, ils échouent une nouvelle fois en finale face au réalisme des Pharaons. Grâce à un but de leur star Mohamed Aboutreika à douze minutes de la fin du match, ils conservent leur titre et obtiennent leur sixième trophée. Deux ans plus tard en Angola, l’Égypte donnera une nouvelle leçon au Cameroun en quart de finale (3-1), avant de remporter le titre.

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• 2017 : la fin de la malédiction

La finale de la CAN 2017 n’est pas celle que beaucoup de spécialistes avaient imaginé. Le Cameroun était au mieux considéré comme un outsider parmi d’autres, et l’Égypte, absente des trois éditions précédentes (2012, 2013 et 2015), n’incarnait pas la plus grande menace pour les favoris qu’étaient alors le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou la RD Congo.

Vincent Aboubakar offre aux Lions l’occasion de laver les affronts de 1986 et 2008

Mais les Lions Indomptables parviennent en finale après avoir écarté notamment le Sénégal et le Ghana, alors que les Pharaons, qui proposent un jeu minimaliste et franchement ennuyeux, font tomber le Maroc puis le Burkina Faso. Longtemps, les coéquipiers de Mohamed Salah croient tenir leur huitième CAN, après que Mohamed Elneny a rapidement ouvert le score. Mais Nicolas Nkoulou égalise à l’heure de jeu, et Vincent Aboubakar offre aux Lions l’occasion de laver les affronts de 1986 et 2008 en faisant sauter le verrou égyptien à deux minutes de la fin du temps réglementaire…

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