Boumedienne contre Ben Bella

Publié le 5 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Ce coup d’État, le colonel Boumedienne l’avait pourtant longtemps mûri et, plus longuement encore, hésité à l’entreprendre. Ce n’est que le jeudi 17 juin au soir que sa décision fut prise. Il s’était, on le sait maintenant, convaincu de la nécessité du putsch plusieurs jours auparavant, mais il désirait tout d’abord tenter d’emporter la « démission » de Ben Bella par la persuasion ou la pression.

Le début de l’épreuve de force entre l’armée et Ben Bella se situe au moment où ce dernier résolut de se défaire de son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika.
Les relations entre les deux hommes étaient tendues depuis des mois. À tort ou à raison, Ben Bella était persuadé que son ministre critiquait divers aspects de sa politique internationale, qu’il jugeait sévèrement ses initiatives diplomatiques et qu’il désavouait même sa ligne intérieure. Le premier affrontement public eut lieu lors de la conférence des ambassadeurs algériens accrédités à l’étranger, conférence réunie à Alger aux premiers jours du mois de mai dernier. […]
Avec le soutien et la coopération de certains de ses amis militaires précédemment écartés par Ben Bella, Bouteflika réussit à convaincre Boumedienne de la nécessité de la contre-attaque. Deux plans furent aussitôt dressés. Le premier consistait à isoler Ben Bella de plusieurs ministres civils mécontents, comme Bachir Boumaza, Aly Mehsas et d’autres. […] Le second plan fixait les modalités du coup d’État militaire dont le secret ne devait être partagé que par un tout petit groupe et dont la date d’exécution serait déterminée par quatre ou cinq personnes au maximum.

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C’est durant la réunion du comité central du FLN, qui devait commencer le 14 juin et à laquelle Boumedienne préféra ne pas assister, que le problème du « pouvoir personnel » fut, pour la première fois, posé. Lorsque Ben Bella et certains membres du comité représentant la gauche du parti évoquèrent la crise économique du pays, l’absence de certaines réformes nécessaires, les mauvais résultats de l’autogestion, la réaction des ministres Mehsas, Boumaza et de leurs amis militaires fut vive. Ils s’attaquèrent aussitôt « à la source du mal » : le pouvoir personnel.

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