Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 5 minutes.

Chapeau l’artiste !
– Fidèle lecteur de Jeune Afrique, j’ai été déçu de voir que vous aviez publié, sans mentionner mon nom, une photo de mon uvre « Recousons le tissu social » pour illustrer l’article « Après la paix » consacré à la Côte d’Ivoire (J.A. n° 2419). Cette fresque qui montre l’âme tuméfiée de ma ville, mon pays, mon Afrique, était la pièce phare d’une exposition consacrée à mon travail au centre culturel Womiengnon de Korhogo du 2 au 9 décembre 2006. J’espère que cet oubli sera réparé.
Issa Koné dit Sapero de Farafina, Korhogo, Côte d’Ivoire
Réponse : Nous sommes heureux de pouvoir apporter cette précision aux lecteurs de J.A. Et en profitons pour adresser nos félicitations à Issa Koné pour sa fresque.

Étudiants gabonais en otages
– Je voudrais dénoncer l’attitude négative des enseignants et des chercheurs gabonais. Ils prennent les étudiants en otages lorsque leurs revendications n’ont pas de lien avec les enseignements dispensés. Nous avons failli connaître une nouvelle année blanche. Lors de la grève générale de 2002, le président de la République avait promis de donner une parcelle de terrain aux enseignants et aux agents de la Société nationale immobilière. Pour réclamer ce terrain, les enseignants ont choisi la grève au lieu de porter plainte auprès des autorités compétentes. Est-ce que ces revendications sont justes et sérieuses ? Est-ce que d’autres fonctionnaires ne vont pas demander, à leur tour, des parcelles de terrain ?
Lionel Armand Obiang Ayemfeghe, Libreville, Gabon

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Dr Bernard et Mr Kouchner
– Le nouveau gouvernement français comprend une composante de gauche avec Bernard Kouchner. C’est une manuvre habile pour affaiblir le Parti socialiste et semer la zizanie dans ses rangs. Je signale au passage que je n’éprouve aucune estime pour Bernard Kouchner. Un médecin qui soutient (ou a soutenu) la guerre en Irak, je trouve cela paradoxal et malsain.
Zaki El Hajja, Jendouba, Tunisie

Rendons à Mobutu
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article sur l’élection de l’ancien Premier ministre Léon Kengo wa Dondo à la présidence du Sénat (J.A. n° 2419). L’article contient beaucoup d’informations intéressantes sur l’homme, son parcours et l’histoire de notre pays. Je tiens toutefois à apporter la précision suivante : le discours du président Mobutu Sese Seko annonçant la fin du parti unique et l’ouverture démocratique fut prononcé le 24 avril 1990 et non en 1989. Cela me permet également de corriger l’erreur qui consiste à croire que la démocratisation des pays africains a commencé au sommet de La Baule, en juin 1990. Mobutu avait bien décidé d’instaurer le multipartisme deux mois avant le discours de François Mitterrand.
B.M. Kamanda, Kinshasa, RD Congo

Ray Lema et les autres
Belle initiative, cet article sur Ray Lema (J.A. n° 2412-2413), créateur marginal et prolifique de la scène musicale africaine. Deux observations toutefois, portant sur des artistes qui y sont cités. Wes Montgomery reste le plus influent des guitaristes de jazz. Il jouait sans médiator (ou plectre, c’est selon), d’où ce son feutré comparable au phrasé de Lester Young. Il est de ceux qui ont réécrit le livre de la guitare : Andrès Ségovia, Albert King, Narciso Yepes, Jimi Hendrix, Hubert Sumlin… Le saxophoniste ténor Courtney Pine est afro-britannique et non américain, d’origine antillaise. J’espère lire bientôt un papier sur des artistes féconds comme Philip Tabane (Afrique du Sud). Après l’avoir vu au festival de Newport (désormais NY JVC Festival), Miles Davis voulut le recruter. Ce qu’il a diplomatiquement décliné. Tous ces artistes créateurs méritent plus d’attention.
Talla Doukouré, courriel

Une insulte à l’Afrique
– Dans le mode d’emploi de « Vous & Nous », vous rappelez fort justement : « Nous ne publions pas les appels à la haine ou à la violence. » Mais laissez-vous la porte ouverte à la provocation et à l’insulte ? Dans un courrier de lecteur (J.A. n° 2419), Franca de Simone écrit : « L’Afrique, le Cameroun en particulier, ne pourra pas changer s’il n’accepte pas de changer sa culture, qui est une culture de mort. L’unique moment de vrai rassemblement est le deuil, qui est devenu un vrai business. » C’est scandaleux, simpliste et caricatural. Le concept de culture, vu sa complexité et sa plasticité, est à manier avec beaucoup de précautions. Le continent africain n’est pas une entité homogène, monolithique. Votre journal a, me semble-t-il, la lourde mission et l’impérieuse responsabilité de lui procurer instamment des clés indispensables pour une lecture juste et respectueuse.
Nestor Bebissekeye, Saint-Étienne-le-Laus, France

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CHU tunisiens, pépinières de talents
– En réaction à votre enquête sur les cliniques en Tunisie (J.A. n° 2419), je voulais préciser que la présence de cliniques ultramodernes constitue une condition nécessaire mais pas suffisante au développement du secteur de la santé. Les hôpitaux tunisiens et notamment les CHU sont à l’origine des compétences médicales et paramédicales. Sans eux, le château de cartes s’écroulerait aussitôt. Beaucoup de nos patients, notamment maghrébins, nous disent leur confiance en notre travail. Si on veut maintenir et développer cette activité en fin de compte génératrice de richesse pour le pays, il faudra également développer notre image de marque. Les cliniques et leur système de fonctionnement actuel ne pourront pas résister aux évolutions futures. Nous devons évoluer vers le système des hôpitaux privés. Ces structures pourront s’adapter aux évolutions techniques qu’entraîne l’hyperspécialisation des médecins. Les patients, qu’ils soient d’ici ou ailleurs, l’exigeront.
Dr Khaled Atallah, Tunis, Tunisie

Émigrer dans la dignité
– Les Africains doivent arrêter de souiller l’image de l’Afrique. Quand on parle d’Afrique, il s’agit toujours d’immigration. Tous les Africains veulent sortir de la précarité, du marasme auquel nous sommes tous confrontés, mais il faut le faire dans des conditions légales. Nous devons être fiers de notre continent. Alors cher(e)s ami(e)s, allez en Europe par des voies légales pour redonner de la crédibilité à ce continent.
Harrold Ombangou, Libreville, Gabon

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Sarkozy se trompe
– En voulant proscrire la repentance, Nicolas Sarkozy a peur des compensations qui découleraient de ce mea-culpa. Il se trompe. Les Africains attendent de lui qu’il reconnaisse le rôle de leurs parents dans la libération de la France, qu’il traite avec dignité les immigrés clandestins et les Africains installés en France, qu’il ne les sacrifie pas sur l’autel de l’Europe élargie à l’Est, qu’il abandonne son projet d’« immigration sélective », car elle viderait l’Afrique de ses plus brillants éléments et retarderait son développement. Les Africains veulent plutôt que la France investisse en Afrique pour créer des emplois et fixer les populations. Les partenaires économiques doivent acheter à bon prix les matières premières et les produits agricoles africains. L’Afrique doit chercher d’autres partenaires (États-Unis, Chine, Inde, Tunisie) et surtout arrêter de se lamenter. Elle doit se mettre au travail.
Sonia Tlili, Tibar, Tunisie

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