Vertige

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 1 minute.

L’héritier du clan Assad a donc été réélu, par référendum, à la tête de la Syrie, le 29 mai, avec un score – 97,62 % – qui donne le vertige. À moins qu’il ne prête à rire. Au hit-parade des imposteurs électoraux, Bachar est loin d’être ridicule, si l’on s’abstient de le comparer à feu Saddam Hussein, ce maître indépassable : 100 % des suffrages en octobre 2002. Quelques roitelets des steppes d’Asie centrale peuvent en prendre de la graine, du Kazakh Nazarbayev (91 % en décembre 2006) au Turkmène Berdymoukhammedov (89,23 % en février dernier) – pour s’en tenir à la période récente et à de lointaines latitudes.
Membre de la minorité alaouite (à peine 10 % de la population syrienne), elle-même obédience plus ou moins dissidente du chiisme – une dissidence de dissidence, en somme -, Bachar al-Assad prétend donc susciter, alors que les tensions religieuses s’exacerbent dans tout le Moyen-Orient, l’adhésion presque unanime, et pourquoi pas enthousiaste, de ses compatriotes. Même en cherchant bien, on discerne difficilement l’intérêt politique d’un tel bobard. En dehors de lui-même – et encore ! -, qui croit-il abuser ?

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