Said Naciri, artiste à tout faire
En tournée en Europe pendant un mois, l’humoriste marocain se produit au célèbre Olympia de Paris le 4 juin.
Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.
Un banquier reconverti dans le one-man show. Non, ce n’est pas le dernier sketch de Said Naciri, mais bel et bien sa vraie histoire. Après des études supérieures aux États-Unis et en Belgique, Said occupe un poste de responsabilité dans une banque marocaine. C’est un col blanc promis à un bel avenir. Mais le jeune homme rêve d’une autre vie, la vie d’artiste. Il enchaîne soirées publiques, shows télévisés et tournées régionales dans le royaume pour se faire connaître du public.
Un parcours qui aura parfois des allures de chemin de croix. Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, à 40 ans, Said Naciri est un humoriste confirmé. Son secret ? Une belle dose de talent et beaucoup, beaucoup de travail. Issu d’une famille casablancaise modeste, il apprend très jeune à se débrouiller seul et à trimer dur. Tous ceux qui ont eu l’occasion de collaborer avec Said lui reconnaissent une grande qualité, celle « d’être un bosseur inépuisable ». Comment en douter quand l’humoriste déclare : « Le rire est une entreprise extrêmement sérieuse. »
Dans le spectacle 100 % Marocain qu’il présente le 4 juin à l’Olympia, il compose avec dérision et légèreté des tableaux de la vie quotidienne dans son pays, à la manière des conteurs de la place Jemâa el-Fna de Marrakech. « Ce récit n’est pas une fiction mais une réalité vécue tous les jours par des millions de Marocains », explique l’humoriste. Généreux et modeste dans la vie comme sur scène, il préfère mettre en avant le spectateur. La star de son show n’est autre que le Marocain lambda. Le public, ravi, se retrouve dans chacune des histoires et sous les traits de chaque personnage. Naciri aborde des sujets graves en faisant pleurer de rire la salle. Avec une ambition déclarée : dire tout haut ce que les gens pensent tout bas.
Said Naciri fait aussi partie de cette jeune génération d’humoristes qui, comme Gad Elmaleh et Jamel Debbouze, savent tout faire. Amuseur public dans l’âme, il est également comédien, scénariste et réalisateur. Il a notamment joué dans Le Pote (2001), et réalisé Les Bandits (2003) et Abdou chez les Almohades (2006), films dont il était l’acteur principal. Sans oublier ses participations à de nombreux téléfilms et talk-shows pour la télévision marocaine (Rbib en 2004, Al Awni en 2005). S’il cumule toutes ces casquettes, c’est parce que, Said Naciri en est convaincu, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Après une tournée en Europe, il exportera sa vision du Maroc et du Marocain en Égypte, en Tunisie et aux États-Unis. À quoi aspire-t-il à présent ? À la même chose qu’à ses débuts. « Les meilleurs moments de mon existence sont ceux que je partage en direct avec mon public sur la scène. C’est pour moi la chose la plus extraordinaire. »
