Rose Gomis, PS

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Son prénom prédestinait-il la petite Rose, née à Dakar au milieu des années 1950, à défendre les couleurs du PS ? Celle qui briguera le siège de député de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis s’amuse de la coïncidence. Mais affirme haut et fort que son investiture ne relève pas du hasard. Voilà presque quinze ans que Rose Gomis réside à Saint-Denis, dans la banlieue parisienne. Et presque autant qu’elle milite au sein du PS et en grimpe les échelons. Élue conseillère aux municipales de 2001, elle devient maire-adjoint. Le scrutin législatif à venir s’annonce plus compliqué. Pas parce que Rose Gomis est d’origine étrangère ou qu’elle est noire. Bien au contraire, affirme-t-elle. « À Saint-Denis, ville métissée, on ne fait plus attention à la couleur de peau des gens. D’ailleurs, même si je retourne deux fois par an au Sénégal, je me considère comme française. J’ai vécu plus longtemps ici que là-bas. »

Rose Gomis est arrivée en France en 1970. Son père, cuisinier sur les paquebots de luxe, avait emmené sa fille visiter l’Hexagone. Elle y reste, se marie et travaille comme représentante de produits de beauté afro-américains. L’engagement en faveur des droits de l’homme ne tarde pas. En 1982, elle organise une marche contre l’apartheid, de Toulon à Paris, fonde la section de SOS Racisme à Toulon, tête de pont du FN. Les prénoms de ses enfants ne laissent aucune place à l’ambiguïté : Lumumba, Malcolm X, Angela Davis

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Mais elle ne veut pas jouer de son appartenance au groupe des « candidats de la diversité », récuse le terme « minorité visible » et se bat contre toute discrimination, fût-elle positive. « La candidature de Rose n’a rien de communautaire, enchaîne son directeur de campagne, Georges Sali. Elle est totalement naturelle, intégrée ; ce sont les militants d’ici qui l’ont choisie. Mais ça, je ne suis pas sûr qu’à la direction du PS ils s’en soient rendu compte. Ils ne font rien pour nous aider. Encore une fois, ils ont laissé aux jeunes et aux candidats issus de la diversité des circonscriptions perdues d’avance. »
Mais tout espoir n’est pas perdu. À Saint-Denis, ville traditionnellement communiste, Ségolène Royal a rassemblé 67 % des suffrages au second tour de la présidentielle (soit le meilleur score de la région). Rose Gomis en profitera certainement, mais elle a face à elle un concurrent de poids : le député communiste sortant Patrick Braouezec, qui se présente pour la quatrième fois. Sans oublier le champion olympique de judo Djamel Bouras, tout juste adoubé par le MoDem.

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