Qui sont les Tigres tamouls ?
Question d’Alex Motra, Courcouronnes, France
Publié le 5 juin 2007 Lecture : 1 minute.
On appelle « Tigres tamouls » les activistes de l’organisation indépendantiste tamoule du Sri Lanka. De son vrai nom les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), ce mouvement revendique par des moyens violents (enlèvements, attentats, assassinats de hautes personnalités) la création d’un État libre, le Tamil Eelam, dans le nord-est de l’île, où est concentrée la majorité de la population tamoule.
Situé dans l’océan Indien, au large de la côte australe de l’Inde, le Sri Lanka est une île multiethnique. Sa population est composée à 75 % de Cinghalais, de religion bouddhiste, et à 18 % de Tamouls, de confession hindouiste. Les tensions entre les deux communautés datent de l’accession à l’indépendance de l’ancien Ceylan en 1948. Elles se sont exacerbées à partir du moment où le gouvernement central de l’île a imposé le cinghalais comme seule langue officielle et a accordé la prééminence au bouddhisme. Victimes de discriminations et de persécutions en raison de leur spécificité linguistique et culturelle, les Tamouls ont basculé dans le séparatisme dans les années 1980.
Fondé en 1977 par le charismatique Velupillai Prabhakaran, le LTTE est le bras armé du mouvement séparatiste. Fort d’un effectif de 10 000 hommes et femmes parfaitement entraînés dans les tactiques de guérilla, les Tigres tamouls sont réputés porter autour du cou une capsule de cyanure pour se donner la mort en cas de capture. Leurs attentats les plus spectaculaires ont coûté la vie au Premier ministre indien Rajiv Gandhi en 1991 et, deux ans plus tard, au président du Sri Lanka Ranasinghe Premadasa. Cette guerre civile qui oppose depuis trente ans les Tigres tamouls et les militaires sri lankais a fait plus de 60 000 morts et 11 000 disparus de part et d’autre. Un quart de la population tamoule du Sri Lanka a fui le pays depuis le début du conflit.
