3 questions à Patrick Sevian

Directeur général délégué de Sagem Communication

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quelle est la part de la Tunisie dans votre activité ?
Patrick Sevian : Sagem Communication réalise 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans quatre activités, les téléphones mobiles, les terminaux d’impression, l’intégration de systèmes et les terminaux et décodeurs pour la télévision numérique terrestre (TNT) et l’Internet à haut débit (ADSL). C’est principalement pour ces deux derniers domaines que nous employons entre 2 700 et 3 500 personnes en Tunisie, suivant le niveau des commandes. Les deux marchés sont en croissance très forte, de l’ordre de 15 % par an. En ce qui nous concerne, nous avons augmenté de 30 % les volumes produits depuis 2004. L’année dernière, 90 % de nos terminaux ADSL ont été fabriqués en Tunisie, soit 4,5 millions de Livebox d’Orange, d’AliceBox, et autres DartyBox, marques sous lesquelles ils sont connus en Europe.

Quelles sont les raisons de votre implantation en Tunisie ?
En 2002, nous cherchions une zone géographique où l’on pouvait produire à des coûts compétitifs et suffisamment proche de nos marchés, de façon à les livrer en trois ou quatre jours. Nous avons racheté une petite société de 60 personnes en Tunisie, Satelec, dont la maison mère française était en faillite. Nous avons démarré en janvier 2003 une activité industrielle qui, au départ, était orientée sur la sous-traitance industrielle. Progressivement, cette filiale a amélioré ses compétences et ses performances, ce qui nous a conduits à construire une usine de production de 1 300 personnes, puis une seconde, de 2 000 personnes. En 2005, nous avons décidé d’ajouter un centre de recherche et développement de 130 personnes. Il fonctionne depuis maintenant deux ans. Au départ, il s’est plutôt concentré sur le développement des logiciels pour les terminaux. Nous visons qu’il emploie 300 personnes en 2008 et qu’il soit en mesure de développer des produits complets, matériel et logiciels.

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N’avez-vous rencontré aucune difficulté ?
Plusieurs éléments ont confirmé que nous avions fait le bon choix. Tous les organismes d’État sont extrêmement efficaces pour la création et l’implantation des usines. Nous apprécions la qualité de la main-d’uvre, qui est jeune et travailleuse. Nos collaborateurs montrent un réel enthousiasme pour bien faire, apprendre et satisfaire les exigences de qualité. L’encadrement s’investit énormément. La proximité culturelle, qui se manifeste jusque dans les programmes de formation, compte évidemment pour beaucoup. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Par exemple, les moyens de raccordement de nos usines ne présentent pas des débits suffisants pour permettre la traçabilité en temps réel de l’ensemble de notre production. En ce qui concerne la partie R&D, pour laquelle nous avons une grande ambition – il faut savoir que nous recrutons dix personnes par mois pour cette unité -, nous avons quelques difficultés à trouver tous les ingénieurs confirmés que nous cherchons. Enfin, le tissu industriel tunisien est encore insuffisant. C’est pourquoi nous essayons de convaincre nos principaux fournisseurs de s’intéresser eux aussi à la Tunisie, dans les domaines des alimentations, des circuits imprimés ou de la connectique, notamment.

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