3 questions à Christian Roland
Président d’Assist, société ivoirienne de services et d’ingénierie informatique (SSII) spécialisée dans la vente de logiciels libres
Jeune Afrique : L’Afrique comble-t-elle son retard en matière informatique ?
Christian Roland : Depuis sept ans l’évolution est très nette. Les cadres sont de plus en plus habitués à l’outil informatique et les administrations le généralisent. Les entreprises, qui doivent rester compétitives, se mettent à niveau et s’équipent afin de mieux répondre aux évolutions induites par la mondialisation des échanges et celle des communications. Même si les écarts demeurent entre les régions, la demande est forte et de plus en plus large. Les nouvelles technologies ont permis au secteur informatique de s’ouvrir.
Internet est-il la principale raison de la progression du secteur ?
Les progrès de la micro-informatique et de l’Internet sont deux facteurs importants de la croissance du parc informatique. L’Afrique, qui n’échappe pas à la règle, y recourt de plus en plus, notamment pour la formation. Beaucoup de nos clients se sont d’ailleurs équipés en ordinateur le jour où ils ont eu besoin d’un accès à Internet. Dans les écoles et les universités, c’est un palliatif au manque de livres et de bibliothèques. Les mêmes écoles se connectent de plus en plus pour des cycles de formation et d’éducation à distance, mais aussi pour entrer en contact avec d’autres établissements en Afrique ou ailleurs. Au niveau des entreprises, les infrastructures de transport étant insuffisantes ou dégradées, Internet permet une mise en réseau avec leurs clients et leurs fournisseurs. Ce sont toutes ces évolutions qui font progresser l’informatique.
Y a-t-il une offre spécifique au continent ?
L’offre de logiciels et de progiciels est la même qu’en Europe. Tous les grands éditeurs sont présents en Afrique d’IBM à Oracle en passant par Motorola, Siemens, Diebold ou Lexmark. Mais on observe une progression significative des logiciels libres, ou open source, qui représentent une véritable opportunité pour les entreprises du continent, car elles facilitent leur mise à niveau à moindre coût et permettent d’adapter les logiciels aux réalités et aux contextes africains. Mais les infrastructures, dans l’ensemble, ne sont pas encore adaptées. L’ADSL [connexion à haut-débit] est très développé en Côte d’Ivoire mais pas au Niger ou en Guinée, qui sont encore en RTC. Certains pays comme le Sénégal, le Bénin ou le Burkina progressent, mais les coûts sont élevés et les écarts entre pays demeurent importants.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Comment Tiani accélère la mise en œuvre du pipeline Niger-Tchad
- Dans l’aérien, Sky Mali joue la carte de l’alliance des compagnies sahéliennes
- L’Algérienne Imane Khelif dépose plainte contre Donald Trump, Elon Musk et J. K. R...