Promesses non tenues

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Les multiples engagements de la communauté internationale visant à lutter contre la pauvreté se résument à des promesses non traduites dans les faits. Tel est le constat amer, formulé dans son rapport annuel publié le 29 mai, de l’African Monitor (AM), organisation sud-africaine créée en 2006 par l’archevêque du Cap, Njongonkulu Ndungane, et dont l’objectif est de suivre le respect par les bailleurs de fonds de la parole donnée et les progrès observés dans les principaux secteurs économiques et sociaux africains*. Parmi les principales promesses non tenues figure le relèvement de l’aide publique au développement (APD). Rebondissant sur les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), AM dénonce la contraction de 5,1 % de son volume au niveau mondial en 2006 pour se situer à 103,9 milliards de dollars, contre 106,8 milliards un an auparavant. Une tendance également soulignée par la Banque mondiale dans son Global Development Finance 2007 publié le même jour. Un recul qui accentue naturellement la baisse des flux vers l’Afrique – ils représentaient 35 milliards en 2005 – et qui va à l’encontre de l’engagement pris il y a deux ans par le G8, lors du sommet de Gleneagles, en Écosse, de les doubler d’ici à 2010. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que les initiatives se sont multipliées au cours des deux dernières années pour mettre le continent au cur des priorités de l’agenda international. Alors que 2005 – année de l’Afrique – avait été qualifiée « d’euphorique » par la même organisation, le soufflé est aujourd’hui retombé. Pour AM, « le temps est venu d’agir ». À l’exception de celle de la Norvège, « les contributions des principaux donateurs restent en deçà de 0,7 % du produit intérieur brut (PIB) ». Autre sujet de préoccupation : la concentration des soutiens. Dix pays africains ont absorbé 51 % de l’aide globale au continent au cours de la période 2003-2005, « des chouchous » davantage ciblés en raison de leur poids stratégique et économique que des besoins réels de leurs populations. Les principaux bénéficiaires sont la République démocratique du Congo (10 %), suivie du Nigeria (8 %), de l’Éthiopie (6 %) et de la Tanzanie (5 %). « La vulnérabilité n’est pas un critère dans le choix des bénéficiaires », déplore l’organisation sud-africaine, qui se réjouit toutefois de l’évolution favorable de flux privés vers les pays en développement. De l’ordre de 481 milliards de dollars en 2005, ils ont atteint 650 millions l’an passé, en hausse de 17 %, principalement dans les pays exportateurs de matières premières comme le Nigeria.

*African Monitor, Baseline Matrix of Development Support Promises and Delivery to Africa, mai 2007.
Voir www.africanmonitor.org

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