CAN : Cameroun-Burkina Faso, une petite finale pas si anodine
Les deux pays rêvaient de se retrouver en finale de la Coupe d’Afrique des nations, mais les demi-finales sont passées par là. Les Lions indomptables et les Étalons devront se contenter du match de classement.
CAN : la fête du foot africain (enfin) célébrée au Cameroun
Reportée pour cause de Covid-19, la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations se tient au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022.
Aucun des deux ne ramènera la coupe à la maison. Après leur défaite respective face à l’Égypte et au Sénégal, le Cameroun et le Burkina Faso se contenteront ce 5 février de la petite finale, après avoir ouvert le tournoi le 9 janvier. Cinquante ans après la désillusion de 1972, l’histoire s’est répétée pour le Cameroun. Il y a cinq décennies, le Congo avait privé les Lions Indomptables de leur finale, en les battant (1-0) au stade Omnisports de Yaoundé, rebaptisé depuis stade Ahmadou-Ahidjo.
Les ancêtres de Vincent Aboubakar s’étaient remobilisés pour grimper sur la troisième marche du podium, après avoir corrigé les Léopards du Zaïre (5-2) lors de la petite finale, ce qui n’avait guère atténué la déception du peuple camerounais. En 2022, la sanction a été infligée par l’Égypte (0-0, 1-3 aux t.a.b.), sept fois championne d’Afrique (un record) à l’issue d’une séance de tirs au but que quelques joueurs camerounais, Moukoudi et Njie en tête, ont abordé avec une décontraction rappelant celle d’une bande d’amis occupée à disputer un match de football après le barbecue dominical.
Un match avancé de 24 heures
Cette finale pour la troisième place de la CAN 2021 a déjà toute une histoire, même si elle très récente. Le 3 février, alors que le Sénégal venait d’éliminer le Burkina Faso (3-1) lors de la première demi-finale, la Confédération africaine de football (CAF) a décidé d’avancer de vingt-quatre heures le match, initialement prévu le 6 février à 17 h dans ce bon vieux stade Ahmadou-Ahidjo, au 5 février à 20 h.
L’instance a expliqué que la décision avait été prise en concertation avec le gouvernement camerounais et le comité d’organisation, mais sans fournir davantage de détails. Selon nos confrères de RMC, les trois parties auraient jugé plus prudent de modifier la date pour des raisons de sécurité. L’hypothèse d’une élimination du Cameroun par l’Égypte avait été légitimement envisagée, et les autorités locales, conscientes du risque d’organiser deux matchs le même jour dans la capitale, auraient anticipé les conséquences d’une nouvelle défaite des Lions indomptables et des éventuels débordements de leurs supporters dans les rues de la capitale, préférant mobiliser les forces de l’ordre adéquates, précise le média français.
Ambiance tendue
Au sein de la Tanière, l’élimination par l’Égypte a rapidement provoqué des remous. Quelques minutes après la rencontre, le capitaine Vincent Aboubakar a fustigé, au micro de Canal + Afrique, le comportement de certains de ses coéquipiers, prenant soin de ne nommer personne. « Chaque fois que l’on joue collectif, on gagne. [Jeudi], chacun a voulu montrer de quoi il est capable. Chacun pense à lui et ça nique tout », a râlé l’actuel meilleur buteur de la CAN (6 buts).
Son coéquipier Karl Toko-Ekambi, interrogé sur les déclarations à chaud de l’attaquant d’Al-Nassr (Arabie Saoudite), a assuré « ne pas vouloir polémiquer, chacun pense et dit ce qu’il veut », mais le décor est planté : l’échec face aux Pharaons va laisser des traces, et une victoire contre le Burkina Faso pourrait adoucir une ambiance que l’on devine tendue. « Il faudra que les Camerounais se remobilisent vite. D’abord pour cette petite finale, puis au mois de mars, quand ils affronteront l’Algérie lors du troisième et dernier tour des qualifications pour la Coupe du Monde 2022, et c’est une très grosse échéance », rappelle le Français Pierre Lechantre, qui avait conduit les Lions indomptables au titre continental en 2000.
L’avenir de Toni Conceiçao à la tête de la sélection nationale camerounaise ne semble pour l’instant pas menacé, et la tendance serait de faire confiance au technicien portugais jusqu’à la double confrontation avec les Fennecs algériens, autrement plus importante que le match de samedi soir face aux Étalons burkinabè. Mais ces derniers, qui avaient réussi à se classer à la troisième place de la CAN 2017 – remportée par le Cameroun – ne seraient pas contre une revanche, un mois après le match d’ouverture, perdu sur deux penalties qu’ils n’ont jamais cessés de contester…
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