Place aux jeunes !
Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.
Selon ses convictions, votre voisin vous dira tout le bien ou tout le mal qu’il pense du nouveau président de la République française. Il est toutefois un de ses projets dont bien peu d’entre nous contesteront la pertinence : promouvoir l’intégration économique des deux rives de la Méditerranée. Évoquée au soir de son élection, sa volonté de « bâtir ensemble une Union méditerranéenne » a été appréciée par les chefs d’État et de gouvernement concernés, tant en Algérie, au Maroc et en Tunisie, qu’en Espagne, en Italie et au Portugal.
Reste à savoir si l’enthousiasme politique se traduira en réalisations concrètes. Ou s’il tournera court comme ce fut le cas pour Euromed – programme de coopération entre l’Europe et dix pays du sud de la Méditerranée lancé en 1995. Dans ce cadre, le Maroc et la Tunisie, puis l’Algérie après le tournant du siècle, ont joué leur partition, et peu ou prou mené à bien les réformes nécessaires, dans la perspective d’un meilleur accès de leurs produits au marché unique européen. Leurs efforts ont été bien mal récompensés : ils se retrouvent aujourd’hui en concurrence frontale sur bien des plans avec les nouveaux pays européens, sans bénéficier des mêmes avantages. Morale de l’histoire : la volonté politique ne suffit pas. Comme le montre l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui tarde tant à entrer ?dans les faits. Un ensemble économique réunissant plusieurs pays ne peut fonctionner sans impliquer les principaux ?acteurs de l’économie. Ils doivent y trouver leur place et en tirer bénéfice.
Aujourd’hui, une nouvelle dynamique de l’intégration économique du Maghreb est engagée, notamment par les banques marocaines, qui multiplient les tentatives d’approche de leurs homologues algériennes et tunisiennes. L’heure est également aux missions d’hommes d’affaires chez leurs voisins. Et les jeunes diplômés sont aussi de la partie. La puissante Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge), qui compte 3 000 membres, a ainsi décidé de consacrer ses prochains forums de Paris (9 juin) et Tunis (19 juillet) au thème de l’intégration économique du Maghreb. Et l’Atuge France est à l’origine d’un rapprochement avec ses homologues du Réseau des Algériens des grandes écoles (Reage) et de l’Association des Marocains des grandes écoles (AMGE). Voilà les ambitions géopolitiques des États relayées par les futurs patrons !
