Le fonds souverain libyen porte plainte contre Goldman Sachs
Libyan Investment Authority (LIA), le fonds souverain libyen, a engagé des poursuites judiciaires contre la banque d’affaires Goldman Sachs devant la Haute Cour de justice de Londres. LIA reproche au géant américain de lui avoir fait perdre plus de 1 milliard de dollars dans des placements mal-avisés.
La Libyan Investment Authority, le fonds souverain libyen, a engagé des poursuites judiciaires, le mardi 21 janvier, contre la banque d’affaires Goldman Sachs International devant la Haute Cour de justice de Londres. Dans un courrier électronique adressé au quotidien américain The Wall Street Journal, un porte-parole de la LIA a justifié le recours aux tribunaux en expliquant que « Goldman Sachs a profité de la relation de confiance qui la liait avec le fonds souverain du peuple libyen ». LIA reproche au géant américain de lui avoir fait perdre plus de 1 milliard de dollars dans des placements mal-avisés.
Diversification
Lancé en 2007, le fonds souverain libyen a pour mission de faire fructifier les revenus du pétrole (plus de 80% des recettes de l’État) qui avaient été jusque là confiés à la Banque centrale libyenne et étaient très faiblement rémunérés. Le litige porte plus précisément sur des investissements réalisés en 2008 sur les conseils de Goldman Sachs. Selon The Wall Street Journal, qui a eu accès aux documents internes de la banque d’affaires américaine, entre janvier et juin 2008, le fonds libyen a pris des options pour 1,3 milliard de dollars sur un panier de monnaies et d’actions de grands compagnies internationales*.
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Le pari était de récolter de substantiels gains si les prix des actions et des devises sous-jacentes croissaient au-dessus des niveaux prévus. Ce n’est pas ce qui s’est produit. En 2010, malmené par la crise financière, l’investissement réalisé par LIA avait perdu 98% de sa valeur, soit près de 1 milliard de dollars.
Compensation
Les options proposées par Goldman Sachs pour compenser cette perte ont échoué : la proposition faite au LIA d’entrer au capital du groupe bancaire pour 3,7 milliards de dollars a fait long feu et l’indemnisation de 50 millions de dollars proposée par la banque d’affaires ne s’est jamais concrétisée, du fait de la révolution libyenne de 2011.
En 2013, les avoirs de Libyan Investment Authority étaient estimés à 65 milliards de dollars.
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* Les groupes bancaires Citigroup, UniCredit et Banco Santander, le géant allemand de l’assurance Allianz, la société d’énergie française EDF et le géant italien de l’hydrocarbures Eni.
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