Jeannette Bougrab, UMP

Publié le 5 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Juriste, docteur en droit, maître de conférences à la Sorbonne, chargée de cours à Sciences-Po Paris : à 34 ans, Jeannette Bougrab possède un CV à faire pâlir de jalousie nombre de candidats. Née dans l’Indre, fille de harkis, elle a grandi à Châteauroux et est un pur produit de l’école de la République. Gaulliste, elle a rejoint l’UMP dès sa création, en 2002. Un an plus tard, Alain Juppé, son mentor, l’enrôle comme conseiller à la présidence du parti. Aujourd’hui, clin d’il du destin, elle se présente dans l’ancien fief de l’ex-Premier ministre, à Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris. Un quartier magique, un condensé de tous les visages de la France : le Sacré-Cur, le Moulin Rouge, Barbès, Château-Rouge. La bataille qui s’annonce, et qui l’opposera au socialiste Christophe Caresche, n’aura pourtant rien d’une partie de plaisir. Car entre-temps, « le 18e » a basculé à gauche. Ségolène Royal y a récolté 62 % des voix à la présidentielle.
Jeannette sait que la mission sera difficile. Voire impossible. Aurait-elle préféré atterrir ailleurs ? « Je ne suis pas naïve, la politique est un monde qui a ses règles. Les investitures ne sont pas forcément attribuées au mérite. Une foule de critères entrent en considération. Mais je n’ai aucun regret et pas d’états d’âme. Humainement, je vis une expérience extraordinaire. J’ai été adoptée par les gens du quartier. Les commerçants du boulevard Ornano m’ont dit qu’ils ne voteraient pas pour moi, mais ont accepté de coller mes affiches de campagne dans leurs boutiques parce que je leur ai inspiré confiance. Pour un candidat de droite, c’est nouveau. C’est peut-être l’amorce de la reconquête. Cette circonscription avait été laissée en jachère pendant des années. Nos militants étaient démotivés. Maintenant, nous avons recommencé à semer »
Fière de son parcours, de ses origines, Jeannette Bougrab soutient sans réserve Sarkozy. Mais revendique la liberté de ne pas être d’accord avec lui sur tout. L’idée d’un ministère de l’Identité nationale la gêne. Elle s’interroge sur la discrimination positive. Et ne souhaite pas d’une réforme de la loi de 1905 sur la laïcité. A-t-elle conscience que cette indépendance d’esprit peut lui nuire ? « Peut-être, répond-elle d’une voix douce. Mais la politique est d’abord affaire de conviction. C’est un engagement, pas un métier. Aujourd’hui, je m’investis entièrement. À 200 %. Demain, si je ne suis pas élue, je marquerai peut-être une pause. Pour ménager ma vie privée. Et parce que je n’ai aucune envie de me transformer en une apparatchik. »

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