La Banque mondiale accorde une aide d’urgence de 100 millions de dollars à la Centrafrique

La Banque mondiale a annoncé le jeudi 23 janvier le déblocage d’une aide d’urgence de 100 millions de dollars pour la Centrafrique. Cette enveloppe est destinée à rétablir « les services publics de base et fournir de la nourriture, des soins de santé et d’autres services vitaux », indique l’institution internationale dans un communiqué. Ces fonds seront débloqués au cours de l’année 2014 « dans la mesure où les conditions de paix et de sécurité s’amélioreront », précise-t-elle.

La Centrafrique traverse une grave crise politique et humanitaire depuis mars 2013. Les violences politiques et religieuses, qui ont frappé le pays, ont poussé près d’un million de résidents à fuir leur foyer et occasionné la mort de plus d’un millier de personnes. Le pays compterait 2,2 millions de personnes ayant « désespérément besoin d’une aide humanitaire », soit près d’un habitant sur deux.

Mobilisation générale

L’élection d’une nouvelle présidente de transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a sonné la mobilisation de la communauté internationale.

L’annonce de l’aide d’urgence de la Banque mondiale intervient alors même que la nouvelle présidente prend ses fonctions. Et elle fait suite à l’engagement pris le lundi 20 janvier par les pays donateurs de mobiliser près de 500 millions de dollars pour aider le pays.

En outre, le Fonds monétaire international s’est lui engagé à « dialoguer avec les nouvelles autorités pour évaluer la situation et discuter de l’assistance possible à travers la Facilité de crédit rapide [destinée à aider les pays subissant une crise urgente de leur balance de paiements, NDLR] ».

Cette reprise du dialogue devrait se faire, ajoute le FIMI, « dès que le nouveau gouvernement est en place et [que] la sécurité le permet ».

Aide médicale d’urgence

Aussi, à court terme, la Banque mondiale promet d’oeuvrer rapidement à la mise en place « d’une aide médicale d’urgence afin d’éviter la propagation de maladies chez les populations déplacées » et d’apporter « son soutien à des programmes de distribution de nourriture afin de faire face aux conséquences dévastatrices du déplacement des populations ainsi qu’à l’effondrement de la production agricole pendant la crise ».

À ce titre, l’organisation compte restructurer son portefeuille en République centrafricaine. Ce dernier « s’élève à environ 200 millions de dollars de fonds non déboursés, dans le cadre d’un don de l’Association internationale de développement (IDA) ». Cette institution de la Banque mondiale chargée d’aider les pays les plus pauvres du monde en leur accordant des prêts à taux zéro.

Travaux publics

Dans son communiqué, la Banque insiste également sur son engagement à plus long terme et promet de « mettre en œuvre des programmes de travaux publics qui donneront aux Centrafricains les emplois et les revenus dont ils ont désespérément besoin ». Elle s’engage aussi à « travailler avec les autorités centrafricaines et les communautés à rétablir les services gouvernementaux et les services de base, assurer le paiement des salaires et reconstruire les institutions publiques ».

« Nous promettons d’être aux côtés des Centrafricains non seulement au moment où il en ont le plus besoin mais aussi à l’avenir », a souligné Makhtar Diop, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique.