William J. Hudson
Ambassadeur des États-Unis en Tunisie
Au cours de la séance du Sénat qui a confirmé sa nomination comme ambassadeur des États-Unis en Tunisie, le 4 novembre 2003, William J. Hudson a cité, parmi les « priorités » dans les relations de son pays avec la Tunisie, la coopération dans la lutte contre le terrorisme, l’avancement des négociations commerciales en vue d’achever le traité de libre-échange entre les deux pays et l’amélioration de la situation des droits de l’homme. Il parle ici de ce dernier point.
« Dans son discours au peuple américain, le président Bush a parlé de l’importance de la démocratie pour notre sécurité nationale, ainsi que celle du reste du monde. Dans ce
contexte, nous souhaiterions que la Tunisie contribue avec nous à l’ouverture du processus politique, à l’amélioration de la liberté de la presse et à l’établissement de l’État de droit dans tout le monde arabe.
La démocratie ne réside pas seulement dans l’organisation d’élections libres et transparentes. Elle est d’abord un système de valeurs fondé sur le respect des droits, la liberté d’expression et la transparence. Nous avons établi, à ce sujet, un bon dialogue avec le gouvernement tunisien.
M. Ben Ali est venu chez nous, où il a eu un bon entretien avec M. Bush. Les deux présidents ont réaffirmé l’importance de la liberté de la presse et de la démocratie dans
le monde arabe. Ils ont aussi passé en revue l’histoire de la Tunisie, qui a longtemps joué, dans ce domaine, un rôle de leader pour toute la région. M. Bush a donc encouragé
M. Ben Ali à reprendre ce rôle.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont une langue, une culture et une histoire communes.
Mais ils ont développé deux systèmes démocratiques différents. Par conséquent, nous n’avons pas de modèle démocratique prédéfini pour les pays arabes. Chaque pays a une histoire et une culture spécifiques. Il doit trouver lui-même sa propre voie. Cela dit, le
rapport du département d’État sur la situation des droits de l’homme dans le monde a noté
que la Tunisie a fait d’énormes progrès dans de nombreux domaines. Il lui reste à améliorer celui de la liberté de la presse.
La société civile tunisienne est assez développée. Les gens, ici, ont une bonne éducation.
Ils sont au courant de ce qui se passe dans le monde. Il y a aussi des partis d’opposition. Une élite intellectuelle. Bref, une plate-forme très stable pour le développement d’une démocratie dynamique.
L’histoire des pays, c’est comme un livre. La Tunisie a déjà écrit plusieurs chapitres.
Elle doit tourner la page pour pouvoir en écrire d’autres. Dans cette vague de changement
que traverse aujourd’hui le Moyen-Orient, elle a les moyens et sans doute aussi la
volonté de jouer un rôle important. »
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