Mali-Niger : entre les diplomates Diop et Massaoudou, un duel sans gants
L’un tient un discours nationaliste et prône un rapprochement avec la Russie, l’autre fait de son pays le chantre de la démocratie en Afrique de l’Ouest et estime la collaboration avec la France indispensable face au terrorisme. Récit d’un désaccord aussi personnel qu’idéologique.
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Hassoumi Massaoudou et Abdoulaye Diop. © Vincent Fournier/JA/AFP
A-t-on vraiment le droit de critiquer un pays « frère » ? À cette question digne des plus hauts débats diplomatiques, Hassoumi Massaoudou répond sans ambages « oui ». Le ministre nigérien des Affaires étrangères est devenu l’un des premiers pourfendeurs de la junte malienne. Le 28 janvier dernier, il l’a démontré une fois de plus en des termes on ne peut plus directs : « Nous ne convenons pas que des chefs militaires prennent le pouvoir politique après avoir échoué sur le terrain de la guerre », a-t-il asséné. Il a ensuite vertement critiqué le recours présumé à des sociétés de sécurité privées russes et le déploiement du discours anti-français, le qualifiant de « patriotisme frelaté ».
Une attaque en règle que n’a pas appréciée Abdoulaye Diop à Bamako, d’autant que ces mots étaient prononcés depuis la capitale d’un pays avec lequel le régime d’Assimi Goïta est à couteaux tirés : Paris. Hassoumi Massaoudou tenait alors une conférence de presse conjointe avec son homologue, Jean-Yves Le Drian. Un double affront en forme de récidive.
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