Mali : Olivier Dubois, déjà dix mois de détention

Le 8 avril 2021, le journaliste français Olivier Dubois était enlevé au Mali, alors qu’il était à Gao, dans le Nord du pays, pour un reportage. Ses proches regrettent un manque de mobilisation de l’opinion publique autour de la situation du journaliste français.

Olivier Dubois lors d’un reportage à Nioro, au Mali, le 14 septembre 2020. © MICHELE CATTANI/AFP

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Publié le 8 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Dix mois. C’est le temps qu’a déjà passé le journaliste Olivier Dubois en captivité. Depuis le 8 avril dernier, jour où il a été enlevé à Gao, dans le Nord du Mali, ce collaborateur de Jeune Afrique, Libération et Le Point est aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), branche sahélienne d’Al-Qaïda.

Dix longs mois d’absence et de silence pour ses proches, qui sont sans nouvelles depuis la diffusion, le 5 mai, d’une vidéo dans laquelle le journaliste, en habit traditionnel et assis sur une natte, affirme avoir été enlevé par la nébuleuse djihadiste. Depuis, sa famille et ses proches, dont beaucoup sont regroupés au sein d’un comité de soutien piloté entre Paris et Bamako, n’ont de cesse d’appeler les autorités à tout faire pour sa libération et de déplorer « le silence » qui entoure la situation du seul otage français actuellement connu dans le monde.

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Tensions entre Paris et Bamako

Depuis un peu plus d’un mois, une pétition a été lancée par la famille du journaliste de 47 ans pour demander au président français Emmanuel Macron et au Malien Assimi Goïta de faire du cas d’Olivier Dubois une priorité. Adressée aux autorités françaises et maliennes, elle compte à ce jour un peu plus de 45 000 signatures. « Cela a permis de donner de l’écho à la situation et d’amener le sujet sur la place publique de manière beaucoup plus voyante », salue Marc de Boni, porte-parole du comité de soutien à Olivier Dubois en France. Largement relayée médiatiquement, la pétition a également bénéficié du soutien de certaines figures publiques, à l’instar de celui de l’acteur Omar Sy, du député Éric Coquerel ou de la journaliste Rokhaya Diallo.

« Reste toutefois la nécessité d’accélérer la mobilisation, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF). C’est ce que l’on entreprend ce mardi, notamment avec les grandes chaînes nationales de radio et de télévision, qui diffuseront dans leurs journaux des messages de soutien à Olivier Dubois. » Déjà placardé sur les façades de seize mairies françaises, le visage du journaliste reste largement méconnu du grand public, ce dont s’étonnent encore certains proches. « Il faut que sa situation soit mieux connue en France. L’opinion publique est un facteur important pour que les autorités se sentent pleinement concernées et investies dans sa libération », insiste Arnaud Froger.

Au sein de la famille du journaliste, certains déplorent également le manque d’informations qu’ils reçoivent de la part des autorités. L’inquiétude est renforcée par la brouille diplomatique entre Paris et Bamako. « Nous faisons aujourd’hui ce qu’il est possible de faire dans des conditions compliquées, du fait d’une situation dégradée entre le Mali et la France. Mais nous voulons faire confiance aux autorités de chaque côté, afin que les tensions diplomatiques ne prennent pas le pas sur les efforts déployés sur le terrain », explique Marc de Boni.

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