Le coton du plus fort
Le passionnant film de Jean-Michel Rodrigo nous plonge dans les méandres de la filière cotonnière et textile : l’agriculture industrielle américaine et ses subventions, la résistance africaine, la montée en puissance de la Chine… L’image, ce qui ne gâch
Publié le 4 avril 2005 Lecture : 1 minute.
Pas facile d’expliquer simplement les tenants et les aboutissants d’un conflit économique qui oppose l’Afrique aux États-Unis, dans lequel la Chine pèse de tout son poids de mastodonte, et qui met en oeuvre des entreprises européennes, industrielles ou commerciales, de très gros agriculteurs et de tout petits paysans. Sans parler du gouvernement américain, qui en arrive à trahir l’un des dogmes qu’il prétend adorer : le principe de libre concurrence.
Surmontant ces difficultés, et bien d’autres, le réalisateur français Jean-Michel Rodrigo (Mécanos Production) signe un superbe documentaire de 52 minutes, La Guerre des cotons, qui sera diffusé sur France 5 le 11 avril, et en juin sur le réseau TV5 Afrique.
Loin du goût résolument « moderne » pour les montages rapides et saccadés, l’image en est belle, et parfois lente. Elle s’attarde sur un quai de gare silencieux qui attend le Bamako-Dakar, dans un champ américain d’où ne monte que le bruit des moteurs, ou dans un atelier dont les machines impriment leur rythme infernal sur le visage en sueur d’une ouvrière. Comme pour nous faire comprendre que derrière les robots, derrière les chiffres qui s’alignent sur les écrans des traders, derrière les bureaux au design glacé des négociants, le drame qui est en train de se jouer est avant tout humain.
Un drame dont l’issue, encore incertane, pourrait faire basculer de la pauvreté digne vers la misère des millions d’Africains.
Pour celui qui veut comprendre un peu mieux la mondialisation, un film à voir absolument.
