Algérie-France : Emmanuel Macron rend hommage aux victimes du massacre du métro Charonne

Alors que les relations avec Alger s’apaisent petit à petit, le président français a reconnu qu’une manifestation de soutien à l’indépendance algérienne à Paris en 1962 avait été sauvagement réprimée par la police.

58e commémoration du massacre de Charonne, le 9 février 2020, à Paris. © Sadak Souici/Le Pictorium/MAXPPP

Publié le 8 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Alors que le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a admis le 4 février que la relation franco-algérienne était sur une « phase ascendante » après plusieurs mois de crise entre Alger et Paris, le président français Emmanuel Macron multiplie les discours et les déclarations sur la colonisation et la guerre d’indépendance (1954-1962).

Après avoir récemment évoqué le massacre de centaines d’Européens à Oran le 5 juillet 1962, dont il a réclamé la reconnaissance par Alger, le président français a saisi une nouvelle occasion de s’exprimer sur le sujet, ce 8 février.

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« Violemment réprimée »

« Le 8 février 1962, une manifestation unitaire a été organisée à Paris pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS. Elle a été violemment réprimée par la police : 9 personnes ont perdu la vie, plusieurs centaines furent blessés. Soixante ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles. »

La déclaration a été diffusée sur le site de l’Élysée. Organisée à l’appel du Parti communiste français (PCF), cette manifestation de soutien à l’indépendance de l’Algérie avait été interdite par le préfet de police de Paris, Maurice Papon. Face à la répression, plusieurs manifestants s’étaient réfugiés dans la bouche de la station de métro Charonne (11e arrondissement). Neuf d’entre eux y trouveront la mort sous les coups des policiers ou par suffocation. Le 8 février 2007, l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë avait inauguré la place du « 8-février-1962 » en hommage aux victimes.

Après une visite à Alger de Jean-Yves Le Drian, les tensions se sont quelque peu apaisées

Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron s’est engagé à solder le différend mémoriel qui empoisonne les relations entre la France et l’Algérie depuis soixante ans. Après avoir qualifié la période coloniale de « crime contre l’humanité » lorsqu’il était en campagne en 2017, Emmanuel Macron a multiplié les gestes de reconnaissance.

Le 2 mars 2021, Paris a reconnu que le combattant pour l’indépendance de l’Algérie Ali Boumendjel a été « arrêté par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 ». Le 13 septembre 2018, il avait demandé « pardon » à Josette Audin, veuve du mathématicien et militant de l’indépendance Maurice Audin, « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France », a admis Emmanuel Macron.

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Mais, fin septembre, le président français a bien failli perdre le bénéfice de ces gestes appréciés à Alger en raison de déclarations sur le « système politico-militaire algérien » et sur la « rente mémorielle » que constitueraient pour les dirigeants algériens la période coloniale et la guerre d’indépendance. Des propos de nature à faire fulminer Alger, qui a immédiatement rappelé son ambassadeur à Paris et fermé son espace aérien au appareils militaires français.

Après une visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, les tensions se sont quelque peu apaisées, l’ambassadeur Antar Daoud regagnant la capitale française le 6 janvier.

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