Du Mali au Mississippi
Publié le 4 avril 2005 Lecture : 1 minute.
En septembre 2005 sera inaugurée à Jackson (Mississippi) une exposition itinérante intitulée « Les anciens manuscrits de Tombouctou, merveilles de la parole écrite ». Elle est organisée par le Musée international des cultures musulmanes, un établissement destiné à faire connaître la diversité culturelle et religieuse du Mississippi et le rôle que les musulmans ont joué dans l’histoire et l’économie de cet État.
La collection offerte aux yeux du public n’est qu’une partie des centaines de milliers de documents découverts au Mali. Elle a été recueillie et transportée avec l’aide du Fonds des ambassadeurs pour la sauvegarde des biens culturels, relevant du département d’État. Rédigés en arabe, en hébreu et en grec, les manuscrits sont datés du XVIe au XVIIIe siècle et proviennent des bibliothèques Mamma-Haidara et Cheikh-Sayni-Baye de Tombouctou. La ville a été, pendant des siècles, un centre religieux, culturel et commercial de premier ordre. La parole écrite, servie par une calligraphie très élaborée, a permis le développement d’un secteur « vente de livres » dont l’importance a été, à son apogée, supérieure à celle des autres activités de la ville, y compris le commerce de l’or et des esclaves.
Les oeuvres concernent la médecine, la science, la religion, l’histoire et le commerce, toutes matières fondamentales dans la vie intellectuelle de l’islam de l’époque. Un grand nombre d’entre elles sont restées cachées dans les familles maliennes pendant des décennies, notamment durant la période coloniale, afin d’empêcher les Européens de s’en emparer. Aujourd’hui, elles constituent un précieux registre de la vie des premières civilisations islamiques du Proche-Orient, de la Méditerranée et de l’Espagne mauresque. On y découvre des préceptes de tolérance et d’intégration des divers groupes ethniques et idéologiques étonnamment modernes.
