Retour à l’envoyeur

Publié le 4 février 2008 Lecture : 1 minute.

L’an dernier, les émigrés ont envoyé chez eux près de 300 milliards de dollars, trois fois le total de l’aide étrangère mondiale. Ces transferts d’argent ont été une manne pour beaucoup de pays en développement. Mais une récente étude de la Banque mondiale montre que les émigrants qui s’installent dans des nations plus riches transmettent aussi les murs et les valeurs sociales de leur terre d’accueil. En étudiant le rapport entre les transferts d’argent et les indices de fécondité au Moyen-Orient, Philippe Fargues, démographe de l’Université américaine du Caire, a ainsi constaté que le nombre d’enfants par famille dans les pays d’origine des émigrants avait tendance à se rapprocher de celui des terres d’accueil. Dans les pays dont les émigrants s’installent généralement en Europe, les taux de natalité déclinent quand les transferts augmentent. En revanche, dans les pays dont les émigrants prennent la direction du golfe Persique, le déclin est plus faible, parfois même l’indice de fécondité s’élève.

Bien que les valeurs soient un facteur important du changement de fécondité, il n’y a pas de relation de cause à effet, explique Michael Teitelbaum, de la Fondation Alfred Sloan de New York. Les pays du Moyen-Orient étudiés par Fargues « ont des politiques démographiques très différentes », et certains ont une obsession du « pouvoir démographique ». Il paraît en tout cas certain que l’immigration peut être un puissant agent de transmission des valeurs, pas seulement chez les émigrants, mais aussi pour leur pays d’origine. Fermer les frontières d’un pays pourrait avoir pour conséquence de fermer la porte aux idéaux que ce pays souhaite exporter.

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