Turquie : la nouvelle destination santé des Africains
Chirurgie cardiaque, oncologie, mais aussi greffe de cheveux et liposuccion… La Turquie est devenue une destination médicale de plus en plus prisée, y compris des Africains. Reportage.
C’est une imposante façade vitrée, sur laquelle se mirent les nuages. Dans le vaste hall de la clinique privée Medistanbul, flambant neuve, deux hommes aux crânes pelés ceints d’un bandeau noir destiné à limiter la formation d’œdèmes attendent le médecin pour leur visite de contrôle postopératoire. Tous deux sont africains, et ce n’est pas une surprise : de nombreux touristes, venus des quatre coins du monde, arpentent Istanbul le chef tout aussi dégarni en attendant la repousse. En Turquie, les greffes de cheveux sont devenues si courantes que la Turkish Airlines, qui transporte ces cohortes de visiteurs à la reconquête de leur toison perdue, est surnommée « Turkish Hairlines » (de « hair », « cheveux » en anglais).
Eux aussi installés dans le hall, Aminetou El Vilaly et Hamid Abdel Jelil consultent leur téléphone, à l’écoute de leurs clients. Ces deux jeunes Mauritaniens travaillent comme commerciaux pour MK Medicare, une branche du groupe MK spécialisée dans le tourisme médical. Ils ne sont pas seulement chargés de faire venir des patients africains en Turquie. Ils sont leurs anges gardiens, du début à la fin de l’aventure. Après avoir transmis leurs dossiers médicaux à des praticiens turcs, ils leur proposent des devis, des chirurgiens et des hôpitaux, facilitent leurs démarches pour l’obtention des visas. Puis vont les chercher à l’aéroport et organisent leur séjour hospitalier, qui peut être couplé à des visites touristiques ou à du shopping. À la fois traducteurs et nounous, ils veillent à ce que leurs protégés se sentent entourés à chaque instant.
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« Parmi nos clients africains, nous avons eu des hommes d’affaires, des vedettes de la chanson, des ambassadeurs, ainsi qu’une dizaine de ministres, venus pour se faire refaire les dents, pour une greffe de cheveux, pour un suivi d’oncologie ou pour une liposuccion », explique Hamid. Les messieurs sont des adeptes de cette dernière pratique, qui supprime leurs adiposités abdominales.
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