Guinée : avec sa licence 4G, MTN peut-il rattraper Orange ?

Le groupe sud-africain a certes obtenu sa licence deux ans après son concurrent, mais il peut se faire une place sur ce segment. Explications.

Le sud-africain MTN est bien déterminé à contester sa nouvelle imposition. © www.mtn.com

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Publié le 10 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Il était temps. À Conakry, le 4 février 2022, Papa Sow – directeur général de MTN Guinée depuis 2017 – a signé, tout sourire, l’accord octroyant une licence 4G à l’opérateur. L’événement, qui intervient deux ans après qu’Orange a décroché sa licence 4G, a lieu en présence d’Aminata Kaba, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, et de Sékou Oumar Barry, directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).

Une licence à moins de 90 millions de dollars

Le coût de l’opération demeure confidentiel. Mais, selon nos informations, le montant est inférieur aux 90 millions de dollars (79,5 millions d’euros au cours de l’époque) déboursés en mars 2019 par Orange. « Les largeurs de bande [fréquences radio qui déterminent la qualité des communications, NDLR] accordées à MTN sont plus restreintes que celles d’Orange, donc le prix est plus faible », explique à Jeune Afrique une source bien informée au sein du ministère des Télécoms.

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Si MTN a tant tardé à entrer dans la course au haut débit mobile en Guinée, c’est d’abord pour des raisons financières, explique cette même source. « MTN était en difficultés depuis quelques années. Il y a maintenant une bonne gestion, qui a permis de lever des fonds pour financer son extension de réseau ainsi que la nouvelle licence », avance notre interlocuteur.

Retard conséquent

Résultat, l’opérateur accuse un retard conséquent face à son concurrent, puisqu’Orange domine actuellement largement le marché de la téléphonie, mais aussi celui de l’internet mobile et du mobile money. La filiale de l’opérateur français dirigée par Aboubacar Sadikh Diop qui occupe également le poste de directeur financier et comptable de Sonatel, filiale ouest-africaine d’Orange – s’octroie ainsi 76,5 % des 162,6 millions d’euros de revenus que représente le marché des télécoms guinéens au troisième trimestre de 2021.

Avec un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en 2020, pour un résultat net de près de 20 millions d’euros et un millions de clients, MTN reste néanmoins le deuxième opérateur devant Cellcom, qui capte seulement 4 % des revenus du marché.

Un réseau 4G encore peu déployé

S’il investit rapidement, l’opérateur venu de Jo’burg peut espérer rattraper son retard sur la 4G face à un Orange dont le déploiement du haut débit semble timide.

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Car selon le site nPerf, qui a collecté les données de connexion 2G, 3G, 4G, 4G+ et 5G dans les pays du monde entier entre fin février 2020 et fin octobre 2021, le réseau 4G et 4G+ d’Orange en Guinée semble en grande partie se borner à Conakry. Quelques connexions 4G ont certes été enregistrées dans les communes de Kindia, de Mamou et de Labé (toutes situées dans la zone ouest du pays et implantées sur les principaux corridors routiers). Dans une moindre mesure, des connexions ont été aussi enregistrées à Boké, à Dalaba, à Kamsar, à Dabola, à Kouroussa, à Kankan et à Nzérékoré, des villes secondaires situées, pour les deux dernières, à l’intérieur des terres. Mais le territoire est loin d’être quadrillé. Dans un pays où la pénétration de l’internet mobile n’est que de 52,5 %, MTN a donc de quoi creuser son sillon.

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