Kandeh Yumkella

Directeur général de l’Onudi

Publié le 4 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Maître de conférences à l’université américaine du Michigan, Kandeh Yumkella est entré à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) en 1996 afin d’y diriger le bureau Afrique. Depuis, ce Sierra-Léonais de 48 ans n’a cessé d’y gravir les échelons. Nommé directeur général en décembre 2005, pour quatre ans, il souhaite dynamiser l’action de l’institution, notamment en Afrique subsaharienne.

Jeune Afrique : L’Onudi existe depuis plus de quarante ans, mais la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ne sont toujours pas entrés dans l’ère de l’industrialisation
Kandeh Yumkella : Il est vrai que de nombreux pays du continent ont raté le train du développement. Il faut reconnaître que les agences multilatérales en général et l’Onudi en particulier ont failli à leur mission. Mais un nouvel horizon se profile : les bailleurs de fonds ont décidé de corriger les erreurs du passé en investissant davantage dans les infrastructures et en encourageant le commerce international.

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Mais que peut vendre le continent hormis des matières premières, dont les prix fluctuent au gré des Bourses mondiales ?
Vendre davantage de coton, de cacao, de bois, d’huile de palme ou du pétrole n’est pas notre objectif. La clé n’est plus seulement dans le commerce des produits de base, mais dans leur utilisation. Les pays africains doivent produire de la valeur ajoutée, diversifier leur économie et profiter de la mondialisation. C’est pourquoi, j’ai souhaité que l’Union africaine inscrive à l’ordre du jour de son sommet, organisé du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba, le thème de l’industrialisation et de la diversification. Il ne faut pas que les Africains restent aveuglés par le boom des matières premières. Cela ne durera qu’un temps.

Quelles actions l’Onudi compte-t-elle mener sur le continent ?
Nous souhaitons organiser, au cours du premier semestre 2008, le premier sommet des patrons africains en partenariat avec l’UA, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et les partenaires du continent. Notre objectif est de parler des réussites industrielles et de donner la parole aux chefs d’entreprise. Il est important que les dirigeants africains sachent que, sans investissement industriel, il ne peut y avoir de production de biens ni de création d’emplois. En tant que directeur général de l’Onudi, mon rôle est de prêcher la bonne parole, la bonne gouvernance, de montrer le chemin.

Que proposez-vous concrètement ?
Nous proposons aux autorités un plan de diversification économique sur dix ou vingt ans et la création d’un fonds d’investissement alimenté en partie par les recettes provenant du commerce des matières premières. Contrairement au passé, nous tâcherons d’investir dans l’éducation afin de répondre aux besoins des professionnels ainsi que dans la promotion d’un secteur privé performant. L’industrialisation n’a jamais été le fruit du hasard, mais celui d’une stratégie bien définie.

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