Courrier des lecteurs

Publié le 4 février 2008 Lecture : 5 minutes.

« Dans les petits pots, les bons onguents »
– Dans Jeune Afrique n° 2446 du 25 novembre au 1er décembre 2007, j’ai beaucoup apprécié tout ce que vous avez écrit sur la République de Djibouti, où j’exerce depuis quatre ans mes fonctions d’ambassadeur de la Fédération de Russie. Donc mon intérêt à l’égard de ce numéro était particulier.
J’aimerais attirer votre attention sur deux petites choses concernant le prélude intitulé « Small is Beautiful ». D’abord, il y a une erreur dès la deuxième ligne, où il est question du détroit d’Oman au lieu du détroit de Bab el-Mandeb. Mais, surtout, j’ai trouvé l’équivalent (relatif) en français de l’expression « Small is Beautiful » : « dans les petits pots les bons onguents ».
Ce qui est encore plus intéressant, à mon avis, c’est qu’après votre article et après la visite officielle à Paris (les 11 et 12 décembre 2007) du président de la République de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh et sa rencontre avec le président de la République française Nicolas Sarkozy, l’expression « Small is Beautiful » commence à avoir, petit à petit, son équivalent en français Même si, peut-être, la version que j’ai trouvée dans le dictionnaire russe-français ne reflète pas à 100 % le sens exact de la belle et profonde expression anglaise.
Alexandre Bregadze, ambassadeur de la Fédération de Russie à Djibouti

Réponse : Merci pour votre vigilance et pardon d’avoir confondu les deux détroits ! F.S.

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Je fais un rêve…
– J’ai voulu réagir au portrait de l’ambassadeur de France en Tunisie que vous avez dressé dans votre numéro 2453. Je ne ferai aucun commentaire sur ses qualités de diplomate, qui ne sont pas en cause. C’est le fait qu’il ait découvert la Tunisie et bien d’autres pays méditerranéens en auto-stop en 1968 qui a attiré mon attention. Moi aussi, je souhaiterais visiter Paris et d’autres capitales européennes en auto-stop. Je rêve aussi de rencontrer ma future femme à Madrid ou à Athènes Peut-être aurai-je aussi un coup de foudre pour Paris, et peut-être cela me permettra-t-il de retourner à Paris comme ambassadeur de mon pays des années plus tard.
Mais je ne peux aussi m’empêcher de me poser la question suivante : est-ce encore possible aujourd’hui ? Ai-je encore le droit de me promener librement dans les capitales européennes ? Les politiciens de Paris et des autres capitales n’ont-ils pas tué nos rêves, qui étaient les leurs il y a quelques dizaines d’années, par leurs politiques d’immigration ?
Habib Sassi, Tunisie

Lendemains meilleurs
– Au Kenya, Mwai Kibaki a été battu et n’a pas accepté sa défaite. Ce n’est pas le premier cas du genre, et ce ne sera pas le dernier en Afrique et dans le monde en développement. Dans nos pays, les hommes s’accrochent par tous les moyens au pouvoir et l’on déplore souvent des morts. Comme si l’accusation d’être le berceau du sida ne suffisait pas, l’Afrique est traînée un peu plus dans la boue. J’espère voir de mes yeux l’avènement de lendemains meilleurs pour le Kenya, le Zimbabwe, l’Ouganda et bien d’autres pays.
Rukangira Rushitamugabo, Kigali, Rwanda

Un Kenya infréquentable
– Hier havre de paix comme la Côte d’Ivoire, le Kenya est désormais inscrit sur la liste des pays infréquentables. Car, en l’espace d’un mois, depuis le 27 décembre 2007, date de la réélection de Mwai Kibaki, le leader de l’opposition, Raila Odinga, conteste les résultats du scrutin, semant le désordre dans le pays. L’escalade de la violence a fait, à ce jour, plus de 1 000 morts. Des innocents qui payent le tribut de leur appartenance ethnique. Les hommes politiques, en Afrique, continuent à jouer sur la fibre ethnique. On voit où cela peut mener.
Bernard Nkounkou, Québec, Canadal

Impuissances arabes, responsabilité occidentale
– On ne peut pas ne pas partager le point de vue de Béchir Ben Yahmed quand il nous parle des « Impuissances arabes » (J.A. n° 2453), tant ses arguments sont fondés. Seulement, il serait plus juste d’imputer les défaillances et les insuffisances relevées non seulement à l’autoritarisme des gouvernants, mais aussi à l’hostilité du monde chrétien, aux méfaits de la colonisation et à l’influence en tout genre des nations européennes, même après l’émancipation des États arabes. []
Si aujourd’hui ces États arabes allouent de façon scandaleuse des sommes colossales à leurs équipements militaires au lieu de les consacrer à leur propre développement, l’Occident n’est pas étranger à cette lamentable situation. En décolonisant, il a laissé derrière lui des problèmes territoriaux d’une extrême gravité, tandis que, pour soulager sa conscience des exactions commises contre les Juifs, il a donné sa bénédiction à la création de l’État d’Israël en allant jusqu’à le doter de la technologie nucléaire contre la volonté de tous les pays du Proche-Orient.
Brahim Roudani, Rabat, Maroc

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Cette mascarade de justice internationale
– Évidemment que Charles Taylor est le bouc émissaire idéal, fût-il coresponsable de l’explosion de la guerre en Sierra Leone (« Dans les coulisses du procès », J.A. n° 2453, p. 36). Le Tribunal spécial est une juridiction internationale politisée à un point que nul n’imagine aujourd’hui. Et que dire du caractère scandaleux de sa compétence « temporelle » (1996-2001), qui occulte bien d’autres responsabilités criminelles, unanimement reconnues, entre 1991 et 1996 ? Arrêtons cette mascarade que l’on nomme « justice » internationale !
Moustapha Sow, Paris, France

Palestine : tout le monde se tait
– J’ai honte d’être musulman. J’ai honte d’être arabe. J’ai honte d’être africain. J’ai honte d’être un intellectuel. J’ai honte d’être un citoyen de ce XXIe siècle. Quand je vois ce qui se passe en Palestine. Tout le monde se tait. Faut-il conclure qu’Israël est un pays sans loi ni foi, ou que le monde est aveugle ? Chedli Klibi (J.A. n° 2454 du 20 janvier) a raison quand il lie le terrorisme au problème palestinien. Le choc des civilisations arrivera comme conséquence de l’injustice et de l’impunité.
Abdellah Mouline, par courriel

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Nous, les Africains d’ailleurs
– J’ai passé les dix-huit premières années de ma vie dans la Guinée de Sékou Touré. Jeune Afrique y était interdit. En Sierra Leone voisine, où j’ai émigré à l’âge de 19 ans, j’ai été arrêté par la police pour avoir pris un numéro de J.A. dans le centre culturel français de Freetown… Une expérience inoubliable. Aujourd’hui, à 47 ans, homme d’affaires établi aux États-Unis, et maintenant que je peux me les offrir, je lis avec une discipline religieuse tous les numéros de J.A. Pour nous les Africains d’ailleurs, Jeune Afrique est le cordon ombilical qui nous lie à notre continent. Chaque semaine, il nous présente la vie quotidienne de nos parents laissés là-bas et nous soulage dans notre nostalgie pour nos villes et villages natals.
Cheick M. Camara, Washington, États-Unis

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