Attention danger !
La décision unilatérale de convoquer des élections générales en mars met l’opposition au pied du mur.
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C’est le 29 mars que les Zimbabwéens iront élire le président, les députés, les sénateurs et les conseillers régionaux de leur pays. Ainsi en a brutalement décidé le gouvernement, le 25 janvier, sans prévenir l’opposition, avec qui les discussions étaient pourtant engagées grâce à la médiation des Sud-Africains.
Robert Mugabe, choisi par son parti, la Zanu-PF, pour se succéder à lui-même, s’engage dans ce qui devrait être sa dernière campagne (il a 83 ans) avec une bonne dose de confiance, tant la marge de manuvre de l’opposition, pourtant soutenue par la communauté internationale et confortée par la crise économique qui secoue le pays, semble limitée. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, principal parti d’opposition) aura bien des difficultés à faire table rase de ses dissensions internes en moins de deux mois. Et, surtout, à faire campagne dans tout le pays – si toutefois on lui en laisse le loisir. Ses dirigeants semblent tout de même décidés à s’unir pour affronter celui à qui ils reprochent de n’avoir pas mis en place une Constitution transitoire, avant de déterminer la date et les modalités du scrutin. Morgan Tsvangirai se présentera donc contre Mugabe, et Arthur Mutambara, qui mène une faction dissidente du MDC, devrait figurer sur le même ticket que lui.
La communauté internationale s’inquiète déjà des dérives qui pourraient entacher l’élection. Les États-Unis ont renforcé leurs sanctions. La Communauté des États d’Afrique australe (SADC), qui avait mandaté Thabo Mbeki pour mener les négociations, se trouve aujourd’hui divisée sur la marche à suivre. Alors que le Botswana, la Tanzanie, Maurice et la Zambie voudraient s’impliquer davantage et forcer Mugabe à réformer son pays, l’Angola, le Swaziland et la Namibie estiment au contraire que les changements peuvent attendre l’élection.
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