Égalité, fraternité, racisme : la France, République des paradoxes
« Diversité : une hypocrisie française » (2/7). Pays des droits de l’homme, patrie de l’égalité et de la fraternité, la France semble pourtant bien en peine de développer un discours apaisé, sinon positif sur la diversité de sa propre population. Radiographie d’un malaise.
Diversité, une hypocrisie française
Contrairement aux fantasmes de la nouvelle doxa populiste, non seulement la part des étrangers et des citoyens issus de l’immigration dans la population française est loin d’être élevée, mais leur représentativité ne correspond même pas à leur poids. État des lieux.
Paru au début de cette année d’élection présidentielle, Premier président noir de France, le dernier roman de l’écrivain camerounais Patrice Nganang, met en scène Thibault Pierre Kabongo, premier candidat noir – originaire d’Afrique qui plus est – à accéder à l’Élysée. L’intrigue se déroule dans un futur proche. Dans le texte de présentation de l’ouvrage, l’auteur et son éditeur admettent que le pays n’est sans doute pas encore prêt à une telle « révolution », mais insistent : « c’est une évidence, une question de temps. »
Mais de combien de temps parle-t-on ? Certes, les chiffres et les études le montrent : l’intégration à la société française des populations immigrées est une réalité. L’enquête « Trajectoires et Origines » de l’Institut national d’études démographiques (Ined), en particulier, régulièrement mise à jour, indique clairement que le niveau d’études atteint par les personnes d’origine étrangère augmente à chaque génération. Mieux : si l’on compare des populations appartenant à des catégories sociales équivalentes, les enfants d’immigrés réussissent aussi bien que les rejetons de la « population majoritaire », et même davantage dans le cas des filles.
Dès la deuxième génération, poursuivent les démographes, les descendants d’immigrés « adhèrent massivement à l’identité française ». Quant à la population hexagonale dans son ensemble, elle considère, selon un sondage réalisé en 2019, la diversité comme « une bonne chose » dans une proportion de 81 %. Un sentiment qui semble se retrouver dans la classe politique : en 2017, le futur président Emmanuel Macron n’avait-il pas fait campagne en déclarant : « qu’ils s’appellent Jean ou Malika, c’est ça l’identité française » ? Il faisait ainsi en quelque sorte écho à Jacques Chirac qui, opposé en 2002 au candidat du Front national, avait martelé avec fougue que « la France est un pays qui trouve sa grandeur dans sa diversité et son refus des communautarismes. »
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Diversité, une hypocrisie française
Contrairement aux fantasmes de la nouvelle doxa populiste, non seulement la part des étrangers et des citoyens issus de l’immigration dans la population française est loin d’être élevée, mais leur représentativité ne correspond même pas à leur poids. État des lieux.
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