Ouattara reprend du service

Avec d’autres économistes, l’ancien Premier ministre ivoirien doit se pencher sur la réforme du Fonds.

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

À la demande du Français Dominique Strauss-Kahn, qui a pris ses fonctions à la tête du Fonds monétaire international (FMI) le 1er novembre, Alassane Ouattara, l’ex-Premier ministre ivoirien et président du Rassemblement des républicains (RDR), s’est envolé le 27 novembre pour Washington. Il fait partie du groupe d’experts chargés de penser une réforme en profondeur de l’institution, forte de 185 membres, dont il fut le directeur adjoint de 1994 à 2000. Il rejoint d’autres anciens de la maison : le gouverneur de la Banque centrale israélienne, Stanley Fischer, qui a exercé les fonctions de premier directeur adjoint de 1994 à 2001, et Timothy Adams, ancien sous-secrétaire au Trésor américain chargé des Affaires internationales.
Cette réforme, priorité des priorités pour Strauss-Kahn, doit passer notamment par une meilleure représentativité des pays en développement mais aussi par une révision à la hausse des quotes-parts et des droits de vote des puissances émergentes. La Chine, qui contribue à plus de 15 % du produit intérieur brut mondial, contre 17,8 % pour les États-Unis, alors qu’elle ne dispose que de 2,94 % des voix, est concernée au premier chef. D’autres pays, comme le Brésil, l’Afrique du Sud ou l’Inde poussent au changement.
Le poids des États européens, qui détiennent à eux seuls cinq places sur les vingt-quatre qui composent le Conseil d’administration, sera également abordé. Tout comme l’état du FMI, qui, soixante-trois ans après sa création, en 1944, connaît de sérieuses difficultés de trésorerie ainsi qu’une perte de légitimité en raison de son incapacité à prévenir, voire réguler, les crises financières. Certains pays qui disposent de réserves suffisamment importantes pour se passer du Fonds vont désormais jusqu’à remettre son utilité en question.
Pour Ouattara et ses collègues, la tâche n’est donc pas mince. D’autant que cette réforme, qui doit être finalisée d’ici à 2008, intervient dans un contexte de risque de récession de l’économie américaine suite à la crise des subprimes, d’une surévaluation du yuan, la monnaie chinoise, par rapport au dollar et d’une flambée des prix du pétrole.

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