Mieux vaut tard que jamais

Net réchauffement des relations entre les deux pays après la visite d’État du président Amadou Toumani Touré à Alger.

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Vingt et un coups de canon pour saluer l’atterrissage de son avion sur la piste de l’aéroport Houari-Boumedienne, mise à sa disposition du luxueux complexe résidentiel de Zéralda, déjeuner officiel au Palais du peuple avec son homologue Abdelaziz Bouteflika Le président malien Amadou Toumani Touré a été reçu avec tous les honneurs lors de sa visite d’État à Alger, les 24 et 25 novembre. On en aurait presque oublié le gel, depuis 2003, du Comité frontalier bilatéral, un mécanisme de coordination mis en place en 1995 par les deux gouvernements, Alger reprochant à Bamako sa gestion laxiste de la menace salafiste après l’installation, dans le nord du Mali, d’une importante phalange du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Mais la méfiance des Algériens ne les empêchera pas de répondre favorablement à une demande de médiation entre Bamako et la rébellion armée touarègue, née d’une attaque contre des unités de l’armée, le 23 mai 2006. Trois mois plus tard, ATT et Bouteflika assistent, à La Havane, au sommet des non-alignés. Le Malien aborde l’Algérien : « Grand frère, j’ai besoin de tes conseils, permets-moi de passer te voir quelques heures à Alger. » Réponse du « grand frère » : « Pourquoi quelques heures seulement ? Nous avons beaucoup de choses à nous dire. Si tu viens à Alger, ce sera en visite d’État. »
Lors du long tête-à-tête qu’il a eu avec son « aîné », le 24 novembre, ATT a obtenu à peu près tout ce qu’il voulait : soutien à son initiative de sommet régional pour les affaires de sécurité ; participation financière de l’Algérie à la mise en uvre de l’accord de paix entre Bamako et les rebelles touaregs et au développement local dans les trois provinces du Nord : Gao, Kidal et Tombouctou. Par ailleurs, Bouteflika a clairement laissé entendre que le développement économique, la lutte contre la criminalité et la surveillance des zones frontalières relevaient exclusivement d’une coopération algéro-malienne. Une manière de couper court aux velléités américaines, exprimées à Bamako, le 15 novembre, par le secrétaire d’État adjoint John Negroponte, de participer à la surveillance de cette partie sensible du Sahel.

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