Luís Amado

Ministre portugais des Affaires étrangères

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le sommet Union européenne-Afrique qui se tiendra les 8 et 9 décembre prochain à Lisbonne doit beaucoup à la volonté de la présidence portugaise de l’Union européenne (UE), à l’initiative de laquelle un sommet similaire avait été organisé au Caire en avril 2000. Le ministre portugais des Affaires étrangères, Luís Amado, explique la portée de cet événement.

Jeune Afrique : Qu’attendez-vous du sommet UE-Afrique 2007 ?
Luís Amado : D’abord, il ne faut pas sous-évaluer l’aspect historique et symbolique du sommet. C’est la première fois qu’a lieu en Europe une rencontre des chefs d’État africains et européens. Concrètement, il s’agit de lancer une dynamique de rapports institutionnels entre l’UE et l’Union africaine et d’établir un mécanisme de coopération très avancé dans les domaines de la sécurité et de la défense, mais aussi de l’énergie, des transports D’ici à dix ans, c’est toute la philosophie de la coopération qui doit être transformée par cette proximité institutionnelle.

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Comment avez-vous géré la crise entre Londres et Harare ?
Cette crise est la preuve qu’il faut élaborer une nouvelle approche des relations UE-Afrique. D’ailleurs, même si elle n’a pas résolu son problème avec le président zimbabwéen Robert Mugabe, la Grande-Bretagne reconnaît l’importance de ce sommet. La position du Portugal a toujours été sincère : nous voulons tourner une page des rapports avec l’Afrique et développer une diplomatie fondée sur le multilatéralisme. La question des droits de l’homme au Zimbabwe est importante, mais relève des relations bilatérales entre l’UE et ce pays. Il serait illusoire d’attendre que les 80 pays concernés portent tous le même intérêt au sommet. Il ne faut donc pas dramatiser l’absence de la Grande-Bretagne.

Pourquoi avoir attendu sept ans pour organiser ce nouveau sommet ?
Depuis 2000, les événements ont démontré la justesse des principes que nous avions défendus au Caire, et qui sont enfin partagés par tous les pays européens. Après le 11 septembre 2001, et surtout depuis 2004, la politique extérieure de sécurité commune a pris beaucoup d’importance en Europe. Parallèlement, l’UA a apporté aux États africains un début d’intégration politique solide, notamment en matière de sécurité et de défense, ce qui ouvre la perspective d’une coopération renforcée entre les deux continents. Dans un contexte de compétition internationale pour le contrôle des matières premières, il est aujourd’hui dépassé de considérer la présence européenne en Afrique comme la conséquence de son passé colonial.

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