RDC : la chute de François Beya alimente toutes les spéculations

Une semaine après l’arrestation du conseiller sécurité du président Félix Tshisekedi, les spéculations vont bon train autour des raisons de sa « chute ». Et certains pourraient s’en frotter les mains.

© Kash.

  • Kash

    Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

Publié le 12 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Malgré l’appel à la « vigilance » contre les « spéculations » lancé mardi au micro de la télévision nationale (RTNC) par Tharcisse Kasongo Mwema, porte-parole de Félix Tshisekedi, l’arrestation de François Beya continue d’alimenter rumeurs et commentaires à Kinshasa.

Une semaine après l’arrestation, le 5 février, du puissant conseiller à la sécurité du chef de l’État, les informations portant sur l’enquête ouverte à l’encontre de François Beya sont divulguées au compte-goutte. L’Agence nationale de renseignement (ANR) affirme avoir des « indices sérieux » portant sur de présumés « agissements contre la sécurité nationale », sans que l’on connaisse la teneur des exactes des faits reprochés à celui que l’on surnomme « Fantomas ».

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Rumeurs et théories

Certains clament qu’il a été victime d’une guerre des clans au sein de la présidence. L’arrestation de ce sécurocrate jusque-là incontournable alimente en outre les rumeurs d’un éventuel remaniement dans le dispositif de Félix Tshisekedi. Lesquelles ne cessent d’enfler depuis la tournée du président congolais dans le Kasaï, début janvier, et la mise à l’écart de Jean-Marc Kabund-a-Kabund, désormais persona non grata au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de Tshisekedi dont il assurait la présidence par intérim.

D’autres estiment que la chute de « Fantomas » est due à sa proximité avec l’ancien président Joseph Kabila, et donnent du crédit à la thèse d’un complot visant à déstabiliser la présidence. D’autres, enfin, n’hésitent pas à avancer que l’affaire ne serait qu’un montage destiné à justifier un éventuel report des futures échéances électorales.

Autant de théories qui font d’autant plus florès que l’absence d’informations officielles ne permet pas de trancher. Si la déchéance de François Beya venait à être confirmée, elle ne manquerait pas d’être saluée par certains des anciens caciques du régime Kabila. À l’instar de Kalev Mutond, l’ancien patron de l’ANR. Le maître espion déchu, poursuivi par sept plaignants pour torture, arrestations arbitraires, menaces de mort et tentatives d’assassinat, et visé par un mandat d’amener et un avis de recherche, a fui le pays. Dans une lettre ouverte publiée en mai 2019, il avait dénoncé les « traîtres » qui avait choisi de travailler avec l’actuel chef de l’État, ancien proche de Joseph Kabila.

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