Et revoilà Zuma !

En remportant la course dans les provinces devant Thabo Mbeki, l’ex-numéro 2 de l’État franchit un pas de plus sur le chemin de la présidence du parti. Et du pays ?

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

À trois semaines du coup de sifflet final, le match « Thabo Mbeki contre Jacob Zuma » bat son plein. En attendant l’annonce du résultat final lors de la conférence du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), qui se tiendra du 15 au 20 décembre à Polokwane, les deux principaux candidats à la présidence du parti comptent leurs soutiens.
Le processus de désignation provinciale, qui a pris fin le 25 novembre, a ainsi réservé une bien mauvaise surprise à l’actuel chef du parti et de l’État. Son ancien vice-président, Jacob Zuma, emporte en effet la majorité dans cinq des neuf provinces et confirme ainsi sa popularité parmi les militants. Sur les 3 600 délégués répartis dans les neuf régions du pays, 2 270 l’ont placé en tête de leurs suffrages pour la présidence du parti. Si tout le monde s’attendait à ce que les sections zouloues plébiscitent l’enfant du pays, personne – ou presque – n’aurait cru que l’ancien vice-président puisse l’emporter haut la main dans le Free State, où l’on prévoyait un résultat serré. Idem dans la région du Gauteng, le poumon économique du pays, où 263 sections ont donné leurs suffrages à Zuma contre seulement 94 à Mbeki. Cerise sur le gâteau, le 26 novembre, le leader zoulou remportait également la majorité au sein de la ligue des femmes de l’ANC.
À moins qu’un candidat de compromis ne se déclare d’ici à l’ouverture de la conférence – et que Mbeki ne se désiste en sa faveur, comme le lui suggèrent déjà nombre de ses partisans -, Zuma semble avoir la victoire à portée de main. Donné pour politiquement mort depuis son limogeage, en juin 2005, et en raison des soupçons de corruption qui pesaient sur lui, il pourrait bientôt savourer sa revanche. D’autant que, s’il parvient à prendre la tête du parti, plus grand-chose ne pourra l’écarter du chemin qui mène au palais présidentiel de Pretoria.
D’ici là, Zuma, qui fait d’ores et déjà trembler la machine Mbeki, attend d’être complètement fixé sur son sort judiciaire – innocenté en 2006 faute de preuves lors de son procès pour corruption, il est toujours sous le coup d’autres procédures.

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