Et pourtant, elle tourne…

Six mois dans l’attente d’un nouveau gouvernement – un record !

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Un chef du gouvernement démissionnaire sur le point de ratifier un traité européen Des membres de cabinet ministériel qui se repassent les attributions comme ils changent de chemise Après six mois de crise, la Belgique n’en est plus à une incongruité près ! Le 11 juin dernier, Guy Verhofstadt a remis sa démission au roi Albert II. Depuis, il expédie les affaires courantes, le démocrate-chrétien flamand Yves Leterme, grand gagnant des élections, se montrant incapable de constituer une coalition qui lui permette de gouverner.
« Dans les équipes ministérielles, chacun cherche à se recaser et les démissions se multiplient. On fait face comme on peut. Au départ, j’étais chargé de préparer les discours du chef du gouvernement. Maintenant, je suis également son porte-parole et chargé de mission pour les affaires diplomatiques. Et je consacre aussi quelques heures par jour à ma nouvelle fonction de directeur politique du ?Parti libéral », explique Koert Debeuf.
S’il faut en croire son site Web, Verhofstadt n’est en revanche pas débordé : son agenda est vierge de tout rendez-vous et son dernier grand discours remonte au 30 mai. La vérité est qu’il passe tout son temps à pallier tant bien que mal les défections de ses collaborateurs. Rudy Demotte, par exemple, l’ancien ministre de la Santé publique, a pris la présidence de la région wallonne : c’est son secrétaire d’État qui assure l’intérim. Armand de Decker, son collègue de la Coopération, a été nommé à la tête du Sénat, et son ministère rattaché à celui de l’Agriculture.

Engagements internationaux
Oh ! bien sûr, certaines décisions sont prises, comme la pose de câbles électriques au-dessus des cours des prisons afin d’éviter les évasions à répétition, mais elles ne sont pas toujours stratégiques !
Plus sérieusement, la Belgique, qui fut l’un des six membres fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE), l’ancêtre de l’UE, et héberge sur son territoire de nombreuses institutions communautaires, tient vaille que vaille ses engagements internationaux. Verhofstadt a notamment prévu de ratifier le traité européen simplifié, le 13 décembre à Lisbonne, avec l’accord de Leterme. Pour une fois, le consensus national a prévalu De même, le Conseil des ministres du 23 novembre a prolongé le mandat du chef des armées, August Van Daele, et des contingents belges engagés dans diverses missions, onusiennes ou autres, à l’étranger (Liban, Kosovo, Afghanistan, Afrique). Le financement des contributions aux opérations de diplomatie préventive en cours au Soudan, au Burundi et en RD Congo est également assuré.
Sur le plan intérieur, la Chambre devait adopter le 29 novembre diverses mesures pour permettre aux régies financières de continuer à lever l’impôt. Et aux administrations d’engager des dépenses. À charge pour le prochain gouvernement – qui finira bien par être constitué ! – de procéder aux ajustements qu’il jugera souhaitables. Mais on reste loin du compte. « Nous ne pouvons ni modifier la fiscalité ou la politique du travail, ni réformer la justice », se lamente Debeuf. Dans ces conditions, comment s’étonner que les investisseurs étrangers qui avaient prévu de s’implanter en Belgique diffèrent prudemment leur arrivée ? Et que le moral des ménages soit en berne ?

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