Changement climatique et « spirale de la pauvreté »
Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 1 minute.
Outre le traditionnel classement du développement humain, le rapport 2007-2008 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) propose une étude sur la lutte contre le changement climatique. Elle a été présentée, le 27 novembre, à Abuja par le Togolais Gilbert Houngbo, directeur régional de l’organisation pour l’Afrique. Ce choix de la capitale nigériane n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit d’encourager les efforts menés par le gouvernement, qui s’attaque au gaspillage des excédents de gaz, brûlés à la sortie des gisements de pétrole : le taux de combustion a baissé, de 70 % en 1995 à 32 % en 2006. Il devrait être nul dans un an. De cette façon, le Pnud attire l’attention sur le fait que le réchauffement climatique est d’abord imputable aux pays riches. Exemple, l’État américain du Texas, qui compte 23 millions d’habitants, émet à lui seul autant de CO2 que 720 millions d’Africains réunis.
« La pollution atmosphérique menace de réduire à néant les progrès réalisés dans les domaines de la santé, l’éducation et la réduction de la pauvreté », peut-on lire dans le rapport. Les risques de sécheresse, les températures en hausse et les précipitations plus imprévisibles pourraient provoquer un effondrement des systèmes agricoles avec des pertes estimées à 26 milliards de dollars, d’ici à 2060. À cela s’ajoutent les risques d’aggravation des épidémies, les conséquences sur l’emploi et la flambée des prix alimentaires. Pour éviter cette « spirale de la pauvreté », le Pnud propose des mesures pratiques. Outre la réduction des émissions de carbone à l’échelle mondiale, il faudrait notamment mettre en place des moyens accrus de surveillance météorologique (il existe une station météo pour 25 000 km2 en Afrique, contre une pour 700 km2 en Europe), investir dans les infrastructures (stockage et collecte de l’eau) et créer des systèmes d’alerte précoce en cas de pluies diluviennes.
