Absurde embargo
Les sanctions économiques imposées au régime castriste depuis plus de quarante ans ne servent rigoureusement à rien. Sauf à accroître l’antiaméricanisme de la population.
Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 1 minute.
Alors que Cuba se fait lentement à l’idée d’une vie sans Fidel Castro, l’administration américaine s’obstine dans une vaine politique d’embargo économique qui la laisse sans prise sur les événements.
Depuis la maladie de son frère aîné, l’an dernier, Raúl Castro a pris en main la plupart des leviers du pouvoir et se révèle plus pragmatique. Il se montre notamment préoccupé par la pénurie de produits alimentaires et les défaillances des services publics qui empoisonnent la vie quotidienne de nombreux Cubains. Des économistes proches du pouvoir commencent à évoquer une possible ouverture du marché aux petits agriculteurs et aux petites coopératives, ce qui ressusciterait une politique lancée, puis abandonnée, par Fidel dans les années 1990. Du coup, la population se prend à rêver d’une amélioration de son niveau de vie
Dans le même temps, le pays demeure relativement stable. Les Américains, qui tablaient sur des bouleversements politiques et sociaux, en sont pour leurs frais. La hausse des prix du nickel et les liens étroits entretenus avec le Venezuela et la Chine ont permis à Cuba de relancer son économie. Et le renforcement en cours des institutions (Parti communiste, forces armées) démontre que le déclin du Líder Máximo n’a pas créé de vide politique.
Bref, l’embargo est contre-productif et sert, au contraire, de point de fixation à l’antiaméricanisme. À preuve, les médias d’État cubains ont reproduit de larges extraits du discours que George W. Bush a consacré à Cuba, le 24 octobre
Les nouvelles restrictions imposées en 2004 aux Cubains-Américains désireux de rendre visite à leurs familles restées sur l’île (de même que sur les envois d’argent, de nourriture et de médicaments) n’ont nullement affaibli le gouvernement cubain. Elles sont, en revanche, très impopulaires chez les Cubains de Floride et ont fait perdre au Parti républicain le soutien de cet électorat traditionnellement conservateur.
