Cameroun : Paul Biya a-t-il définitivement douché les espoirs de Maurice Kamto ?

L’irruption de l’ancien ministre sur le devant de la scène, en 2018, avait suscité de nombreux espoirs parmi les adversaires du chef de l’État. Mais difficile de peser face à la « machine » du RDPC. Et de composer avec une opposition morcelée.

Le leader de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto. © STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 24 février 2022 Lecture : 5 minutes.

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Cameroun : après la fête

Si les Lions indomptables n’ont pas remporté la Coupe d’Afrique des nations (CAN), organisée à domicile, l’évènement a été salué comme un succès. Cette page tournée, les réalités politiques et économiques reprennent le pas dans un pays qui reste confronté à de nombreux défis.

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Santa Barbara a la tranquillité des week-ends, caractéristique des quartiers chic de Yaoundé. En cette mi-février, le domicile de Maurice Kamto se fond dans le décor d’une ruelle parsemée de maisons plus ou moins luxueuses. Il y a quelques mois encore, l’entrée menant à la résidence du principal opposant camerounais se distinguait de celles du voisinage. Des dizaines de policiers et de gendarmes en tenue de combat campaient nuit et jour devant sa porte, avec pour instruction de l’arrêter s’il venait à en sortir.

Le manège, engagé le 20 septembre 2020, faisait suite à l’annonce d’une manifestation pacifique par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) – le parti que dirige Kamto -– ayant pour objectif de revendiquer une réforme consensuelle du Code électoral et la résolution de la crise anglophone. C’était depuis son logis que Kamto, assigné à résidence, impuissant, avait été informé de l’arrestation de plusieurs centaines de militants de son parti en marge des protestations. Parmi eux, Alain Fogue et Bibou Nissack, deux de ses principaux lieutenants, aujourd’hui condamnés à sept ans de prison.

Plus de seize mois après la deuxième privation de liberté dont Kamto a fait l’objet en l’espace de deux ans, l’opposant n’a pas changé les habitudes qu’il avait dû adopter en se lançant dans un « mouvement de résistance » – entendre « défiance » – contre le régime de Yaoundé. Dans la capitale camerounaise, où il réside, Maurice Kamto sort toujours peu, éconduit presque automatiquement les sollicitations des médias locaux et filtre ses visiteurs. Invité à la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) par un représentant de l’Union africaine, il a choisi de suivre la rencontre à la télévision, par crainte de créer un incident.

Fermé comme une huître

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