Vers une révision du Code de la famille ?
Est-ce pour imiter le roi du Maroc (voir J.A.I. n° 2232) que le président Bouteflika a décidé, lundi 27 octobre, de créer une commission pour la révision du Code de la famille ? Ou a-t-il à l’esprit le vote des femmes, qui représentent plus de la moitié de l’électorat ? Sans doute un peu des deux. Car le temps presse pour le président, élu en 1999, et candidat à la prochaine présidentielle prévue courant avril 2004. Les recommandations de cette commission devraient être rendues dans les prochains mois. Mais, déjà, le sujet alimente les colonnes de la presse locale et divise l’opinion.
L’idée d’une révision est rejetée par la plupart des associations de défense des droits de la femme, qui, refusant un simple « replâtrage » conçu pour ménager la susceptibilité des islamistes et des conservateurs, réclament l’abrogation pure et simple de ce Code « de la honte ». De fait, selon les premières informations, la révision ne concernera ni la polygamie ni la répudiation.
D’autres associations, en revanche, se montrent favorables à cette révision, qui accordera un minimum de droits à la femme, comme celui de pouvoir garder le domicile conjugal après le divorce.
Après la réforme de la Moudawana, le Code de la famille marocain, annoncée le 10 octobre dernier, l’Algérie demeurera le seul pays du Maghreb central à traiter la femme de manière aussi discriminatoire. Adopté sans discussion en 1984 par l’Assemblée populaire nationale (APN), composée alors uniquement de députés FLN, le Code algérien, inspiré de la loi coranique, soumet entièrement la femme à la volonté du « mâle ».
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