Trois questions à Othman Ben Arfa

Publié le 31 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique l’intelligent : Quel est le taux d’électrification de la Tunisie ?
Othman Ben Arfa : En 1962, il était de 20 %, dont à peine 6 % dans les campagnes. Grâce à un programme lancé en 1987, nous sommes aujourd’hui à 95 % en zones rurales et à près de 100 % en zones urbaines. Le développement économique et social aidant, nous sommes passés de 180 000 à 2,5 millions de clients. La demande énergétique a suivi un rythme proportionnel, augmentant de 300 GWh à 10 000 GWh. Actuellement, nos réseaux de transport et de distribution font respectivement 4 200 km et 120 000 km.
J.A.I. : Vos capacités de production ont-elles progressé ?
O.B.A. : Nous disposons d’une puissance installée de 2 850 MW, contre 100 MW il y a une quarantaine d’années. La Tunisie compte aujourd’hui vingt-cinq centrales, dont deux viennent d’être mises en service par des opérateurs privés, selon la formule de concession BOT (Build, Operate and Transfer). Et 30 % de notre énergie est produite à partir de nos propres ressources en gaz.
J.A.I. :Comment évolue la coopération énergétique avec l’extérieur ?
O.B.A. : Notre réseau électrique est interconnecté avec celui de l’Algérie depuis plus de quarante ans, et cette interconnexion se renforce progressivement. Une cinquième ligne est en cours de réalisation. L’interconnexion avec le réseau libyen devrait être mise en service très prochainement. Quant à l’idée d’interconnecter la Tunisie à l’Italie, elle date de 1989. À l’époque, la STEG et la société nationale italienne d’électricité (Enel) avaient étudié l’opportunité d’installer à El Haouaria (à la pointe du cap Bon) une centrale thermique de 1 400 MW. Une grande partie de l’énergie produite aurait été évacuée vers l’Italie grâce à un câble sous-marin. Pour des raisons économiques, le projet n’a pas abouti. Il a toutefois été réactivé en juin 2001 : Enel Power et la STEG ont commandé une étude de faisabilité technique et économique, pour une liaison en courant continu entre le cap Bon et la Sicile. La rentabilité et l’obtention de conditions de financement favorables seront déterminantes pour la réalisation de ce projet.

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