Recettes fiscales : la RDC peut faire (beaucoup) mieux

Selon la Direction générale des impôts, les recettes de TVA ont doublé en 2021, boostant ainsi les rentrées fiscales. Mais, comparé à ses pairs africains, le pays a encore une grande marge de progression devant lui.

Le boulevard du 30-Juin, à Kinshasa. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

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Publié le 16 février 2022 Lecture : 4 minutes.

La presse de Kinshasa s’en est fait l’écho, à la mi-février, dans la foulée d’une rencontre entre les médias et le patron de la Direction générale des impôts (DGI), Barnabé Muakadi Muamba, en fonction depuis la mi-2020 : l’année 2021 a été particulièrement fructueuse en ce qui concerne les recettes fiscales. « Pour 2021, nous avons dépassé les assignations budgétaires de 130 % », a indiqué le patron des impôts lors de ces échanges.

Si les contributions détaillées de chaque source de recettes ne sont pas encore disponibles, le responsable kinois a noté que la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) « était à 70 milliards de CDF [franc congolais] par mois [environ 35 millions de dollars, au taux de change officiel] à notre avènement ». Et que cette taxe rapporte désormais « 160 milliards par mois ». Le directeur général des Impôts envisage même que cette contribution puisse doubler à 320 milliards de CDF par mois « si le gouvernement nous appuie en nous donnant des moyens et des instruments », grâce notamment à l’installation d’un « logiciel qui nous permettra de bien gérer la TVA ».

Embellie économique

Il est à noter que malgré la pandémie de Covid-19, la RDC a connu un rebond de son activité économique plus important que prévu. Une embellie soutenue par « une production minière plus élevée qu’anticipé et la reprise de la croissance non extractive », comme le stipule le Fonds monétaire international (FMI), dans son rapport de décembre 2021.  Ainsi, les projections de croissance pour 2021-2022 ont été révisées à la hausse de 5,4 % à 6,2 %.

Tous les efforts engagés depuis 2020 ont porté leurs fruits

Pour les autorités gouvernementales, ces résultats encourageants sont la conséquence d’une stratégie payante, laquelle a également eu un impact positif sur les recettes fiscales. En 2020, quatre nouveaux dispositifs d’appui informatique ont été mis en place afin d’améliorer la collecte et la gestion des recettes fiscales. L’organisme institutionnel œuvre actuellement à numériser l’ensemble de ses services : en mettant en place une banque de données informatisée, en se connectant à un réseau interbancaire, et en créant un site web performant à l’usage des contribuables.

En parallèle, un « plan d’urgence » de communication a été lancé pour tenir informé le grand public. Pour le patron de la DGI, Barnabé Muakadi Muamba, ce sont tous ces efforts engagés dès 2020 qui ont porté leurs fruits.

Hausser le ratio recettes fiscales/PIB

Pour autant, il est important d’observer que la RDC, par comparaison avec ses pairs africains, a encore une importante marge de progression en matière de recettes fiscales, au vu de sa démographie (89,6 millions d’habitants, avec une population active d’environ 30 millions de personnes) et de son PIB (48,7 milliards de dollars en 2020, selon la Banque mondiale).

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Le Cameroun compte un PIB (40,8 milliards de dollars) et une population active (11,5 millions de personnes) en dessous des niveaux de la RDC. Mais les recettes fiscales perçues par Yaoundé en 2020 ont atteint 2 560,6 milliards de F CFA (4,8 milliards de dollars).

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