Les raisons d’un accord
Alliance entre la Belgolaise et Bank of Africa sur le continent.
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Le Belge Daniel Cuylits, président du comité de direction de la banque Belgolaise, et le Français Paul Derremaux, président du Groupe Bank Of Africa (BOA), ne se quittent plus. C’est à Paris que ces spécialistes de l’Afrique ont dévoilé, le 24 octobre, les contours de l’« alliance stratégique » conclue entre leurs deux établissements.
Créée dans l’ex-Congo belge (aujourd’hui la République démocratique du Congo) en 1909, la Belgolaise est aujourd’hui la filiale africaine de Fortis Banque, un acteur important sur la scène bancaire européenne. Présente dans douze pays d’Afrique subsaharienne, la vieille dame, dont le siège est à Bruxelles, entend concentrer ses efforts de développement sur la RDC, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud, où elle ne dispose pour l’instant que d’un bureau de représentation.
Le protocole d’accord signé le 10 octobre prévoit la cession à la BOA, dans le courant de l’année prochaine, de quatre banques du réseau de la Belgolaise : BIA-Togo, The Trust Bank (Ghana), Allied Bank International (Ouganda) et Eurafrican Bank (Tanzanie). Le BOA, dont la première filiale a été créée au Mali, en 1982, est devenu incontournable dans le paysage bancaire de six des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et à Madagascar, un marché prometteur. L’opération, si elle reçoit dans les prochains mois l’aval des autorités de tutelle des pays concernés, permettra à la BOA de renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest et, surtout, de s’implanter solidement à l’est du continent. Au-delà de son alliance avec la Belgolaise, le groupe dirigé par Derremaux semble déjà avoir jeté son dévolu sur une banque kényane. En contrepartie des quatre banques cédées, la Belgolaise prendra une participation de 20 % dans le capital d’African Financial Holding, l’actionnaire de référence de toutes les banques BOA.
Par ailleurs, Cuylits et Derremaux sont résolus à mettre en place un partenariat commercial et technique, afin de développer l’offre de services à destination de leurs clientèles respectives, tout en respectant leur indépendance. Les deux banques s’efforceront, par exemple, de ne pas se marcher sur les pieds au Niger et en Côte d’Ivoire, où l’une et l’autre ont décidé de maintenir une filiale.
Tout cela suggère qu’en dépit de tous les soubresauts politiques il y a encore de l’argent à gagner en Afrique. Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle.
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