RDC : à Kinshasa, une marche « d’endurance » ou d’intimidation ?

Près de 5 000 militaires de la garde républicaine ont défilé le 12 février dans les rues de Kinshasa. Simple « exercice de routine », comme le dit la présidence, ou démonstration de force ?

© Kash

  • Kash

    Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

Publié le 14 février 2022 Lecture : 1 minute.

Béret rouge sur la tête, uniforme kaki sur les épaules, les militaires de la garde républicaine se sont livrés, le 12 février, à un impressionnant défilé dans les rues de Kinshasa. Parti de l’échangeur de Limete, en plein cœur de la capitale, avant de se disperser sur différents axes de la ville, quelques 5 000 éléments de cette unité dédiée à la protection du chef de l’État et de son entourage ont déambulé, équipés de leur matériel de combat, sur les principales artères de Kinshasa.

Exercice pour le moins atypique, cette « marche d’endurance » n’était, selon la présidence, qu’un simple « exercice militaire pédestre de routine » ayant pour objectif de « renforcer la condition physique » des militaires. En conséquence, poursuit la communication présidentielle, « elle ne devrait pas donner lieu à des spéculations ni perturber la journée de travail de la population ».

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Rumeurs de « déstabilisation »

Difficile, pour autant, de ne pas s’interroger sur le timing d’une telle démonstration de force. Depuis l’arrestation du puissant conseiller sécurité de Félix Tshisekedi, François Beya, les rumeurs vont bon train sur les raisons de la mise à l’écart de celui qui était jusque-là l’un des sécurocrates les plus influents du pays.

Le porte-parole de la présidence a affirmé à la télévision nationale que des « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale » existaient. Mais aucune précision concernant cette potentielle menace n’a pour le moment été fournie, favorisant ainsi les spéculations autour d’un éventuel règlement de compte au sein de la présidence où certains remettent en cause la loyauté du « Spécial », longtemps proche collaborateur de Joseph Kabila.

Alors que Kinshasa bruissent des rumeurs de « tentative de déstabilisation », et que Félix Tshisekedi se trouvait ce week-end à Oyo, en République du Congo, pour un sommet sécuritaire, la garde républicaine a-t-elle voulu envoyer un message ? Le défilé de cette unité, qui s’était déjà retrouvée au cœur de la disgrâce de Jean-Marc Kabund-a-Kabund, est en tout cas loin d’être passé inaperçu.

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