Umaro Sissoco Embaló : « Le jour où les narcos ont voulu m’abattre »
Victime d’une tentative de coup d’État le 1er février, le président bissau-guinéen raconte les longues heures où, retranché dans son bureau, kalachnikov à la main, il a vu son pouvoir vaciller jusqu’à ce que l’armée parvienne à repousser les mutins.
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Umaro Sissoco Embaló, le président de la Guinée-Bissau, à Paris, le 21 janvier 2020. © Vincent Fournier/JA.
Pourquoi le cacher ? J’ai eu peur, c’est évident. Je sais que je vais mourir un jour, mais jamais je n’aurais cru que cela pouvait être comme ça, car pour moi l’époque des coups d’État et des assassinats en Guinée-Bissau, c’était du passé. Tout a commencé vers 13 heures, ce 1er février, à la cité gouvernementale située non loin de l’aéroport Osvaldo-Vieira de Bissau. Pour ce conseil des ministres de rentrée, la totalité du gouvernement – à l’exception de trois ministres : Affaires étrangères, Économie et Pêche, tous trois en déplacement – étaient réunis autour de moi et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam.
Dans la salle du conseil, c’est la panique totale
Le conseil venait à peine de commencer dans la salle « Tchico Té » que des tirs tout proches de RPG-7 et des rafales de kalachnikov se sont fait entendre. J’ai cru tout d’abord que les roues d’un camion porte-conteneurs avaient explosé. Puis j’ai pensé à l’assaut d’un commando de jihadistes. En fait, il s’agissait d’une trentaine de militaires bissau-guinéens cagoulés et d’une dizaine de mercenaires casamançais en civil.
« Tuez-les tous ! »
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