Le futur, c’est 2005
Les trois grands projets en cours marqueront l’entrée du pays dans le XXI e siècle.
Publié le 31 octobre 2003 Lecture : 3 minutes.
La politique culturelle de la Tunisie est à l’aube d’une profonde mutation. Trois grandes initiatives, en cours de réalisation, vont doter le pays de moyens dignes d’un pays développé d’ici à 2005. Le projet phare est incontestablement celui de la Cité de la culture. S’étendant sur 8,8 ha en plein centre de Tunis, entre l’avenue Mohammed-V et les rives du Lac, cette Cité disposera d’une superficie couverte de 64 000 m2. Le 28 novembre 2002, le président Zine el-Abidine Ben Ali donnait le coup d’envoi de la première tranche des travaux, qui concerne les deux tiers de la surface totale, pour un coût de 70 millions de dinars (47,37 millions d’euros).
Aujourd’hui, le chantier avance, même s’il rencontre un léger retard sur le calendrier, la nature marécageuse du terrain obligeant à planter des pieux jusqu’à 50 m de profondeur. L’ouvrage devrait toutefois être livré en 2005. À la fin de cette première tranche auront notamment été construits un opéra de 1 800 places, un auditorium pour 700 personnes, une salle pour le théâtre expérimental de 300 fauteuils, une Maison des arts, une médiathèque, une bibliothèque et une cinémathèque. La deuxième tranche, qui coûtera 50 millions de dinars, sera principalement consacrée à l’édification du Musée national des civilisations, qui retracera toute l’histoire des civilisations que la Tunisie a abritées.
Parallèlement, les travaux de construction de la Bibliothèque nationale, pour 25 millions de dinars, devraient se terminer fin 2004. Situé sur le boulevard du 9-Avril, près des Archives nationales, l’édifice comportera deux tours. La Bibliothèque abritera notamment le Fonds national des périodiques et donnera une nouvelle dimension à cette institution dont les précédents locaux, dans la Médina, n’avaient pas connu d’extension depuis le protectorat. Enfin, la troisième réalisation concerne la construction du musée et du monument d’Hannibal, à Carthage, en commémoration de la vie et des exploits du célèbre général et homme d’État. L’ensemble du projet, qui nécessite 3 millions de dinars d’investissements, prévoit également le réaménagement du port punique et de l’amirauté.
Ces trois chantiers expriment la volonté de la Tunisie de s’ancrer dans son histoire la plus ancienne et la plus diverse, tout en accélérant sa dynamique d’ouverture et de modernisation. Les matériaux utilisés pour l’architecture générale, l’ornementation et la décoration des bâtiments puisent dans les potentialités artisanales et culturelles du pays. Les équipements intègrent les technologies audiovisuelles, de la communication et de l’information les plus récentes. Les activités qui s’y dérouleront, les publics attendus (particulièrement les jeunes), permettront l’échange des idées et des expériences, tant au niveau national qu’à l’échelle de toute la Méditerranée. Ces initiatives viennent ainsi renforcer de façon décisive une politique culturelle qui a doté chaque gouvernorat d’un complexe culturel (les trois derniers sont en cours d’achèvement) et les différentes communes du pays d’un réseau très dense de 350 bibliothèques publiques (6 millions d’ouvrages au total), et de 200 Maisons de la culture.
Pour être au rendez-vous de 2005, notamment pour la Cité de la culture, une commission regroupant l’ensemble des structures publiques et privées impliquées dans les activités culturelles a été mise en place. Elle étudie le futur statut de la Cité (qui sera dotée de l’autonomie financière), prépare le personnel à la gestion et à la maintenance des installations, met au point le programme de la première année et élabore les projets de coopération avec différents partenaires de la Méditerranée, dont ceux de l’Union européenne. « En matière culturelle, ces projets, explique Ali Zaïem, chef de cabinet du ministre de la Culture, conjugués à la décision prise en 1999 de doubler le budget de la culture sur cinq ans pour le porter à 1 % du budget national, marquent l’entrée de la Tunisie dans le XXIe siècle. »
