Algérie : la grève de la faim, dernier recours des prisonniers d’opinion
Les militants et organisations des droits de l’Homme s’inquiètent de la dégradation de l’état de santé des détenus d’opinion, qui en sont pour certains à leur 19e jour de grève de la faim.
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Entrée de la prison d’El Harrach, à Alger. © Ramzi Boudina/REUTERS
Une quarantaine de prisonniers de l’établissement pénitentiaire d’El Harrach à Alger ont cessé de s’alimenter depuis le 28 janvier, selon l’avocat Abdelghani Badi, président du bureau d’Alger de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH).
À travers cette grève dite de « la dignité », ils dénoncent leur détention provisoire – la plupart sont en attente de leur procès depuis 7 à 9 mois – et les poursuites dont ils font l’objet sur la base de l’article 87 bis du code pénal, amendé en juin, selon l’activiste politique Zaki Hanache, qui recense et suit de près les dossiers des détenus d’opinion depuis le 22 février 2019, aux premiers jours du Hirak.
En observant une grève, les détenus d’opinion espèrent également attirer l’attention sur leurs conditions de détention. Si les visites familiale ont repris depuis juin 2020, l’interdiction du panier familial, grâce auquel les détenus peuvent améliorer leur quotidien, est toujours en vigueur depuis le début de la pandémie de Covid-19.
La nouvelle disposition du code pénal considère comme un « acte terroriste » ou un « sabotage » tout appel « à changer le système de gouvernance par des moyens non-constitutionnels, à porter atteinte à l’intégrité du territoire ou à inciter à le faire par quelque moyen que ce soit ».
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