D’un défi à l’autre

Publié le 31 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Ceux qui ont connu la Tunisie au lendemain de son indépendance, en 1956, s’étonnent des progrès qu’elle a réalisés en un peu moins d’un demi-siècle, et ce dans presque tous les domaines. Malgré des ressources naturelles assez limitées (hydrocarbures, phosphates et produits agricoles), ce pays de dix millions d’âmes a su se développer, se moderniser et s’ouvrir sur le monde extérieur tout en préservant ses équilibres socio-économiques et sa stabilité politique. Cette réussite, qui lui vaut d’être aujourd’hui classé par les organismes internationaux dans la catégorie des pays préémergents, a été rendue possible grâce à une politique volontariste de planification, qui table sur une utilisation optimale des ressources humaines et une adéquation entre les besoins de la population et les moyens de les satisfaire.
Conséquence de cette approche pragmatique : il n’y a point, ici, de projet délirant ou d’ouvrage somptueux. Tout est calculé, mesuré et évalué à l’aune des capacités financières du pays et des capitaux qu’il peut lever auprès des bailleurs de fonds et des investisseurs internationaux. Ces derniers, qui font confiance au savoir-faire des Tunisiens et au dynamisme de leur économie, hésitent d’ailleurs rarement à financer les projets d’infrastructures. D’autant que la Tunisie, qui refuse de rééchelonner sa dette extérieure, a toujours honoré ses échéances rubis sur l’ongle.

Les chiffres sont là : sept ports commerciaux, autant d’aéroports internationaux, un réseau ferroviaire couvrant l’ensemble du territoire, un réseau routier de près de 20 000 km, un réseau de télécommunications moderne, connecté à plus de 170 pays, plus de soixante zones industrielles, deux zones franches (à Bizerte, extrême Nord, et Zarzis, extrême Sud), plusieurs technopoles et parcs technologiques, vingt-trois grands barrages, etc. Quand on sait, par ailleurs, que l’écrasante majorité des Tunisiens a accès, sans se ruiner, aux soins médicaux, à l’éducation et aux autres services sociaux, et que les trois quarts d’entre eux sont propriétaires de leur maison, on saisit mieux l’originalité du modèle de développement tunisien, fondé sur la promotion de l’individu, la réduction des inégalités et l’intégration de la société dans les dynamiques du monde.

la suite après cette publicité

Bien sûr, tout n’est pas encore parfait. Le pays de Ben Ali a encore des défis à relever, notamment en réduisant les disparités de développement entre les régions côtières, où se concentre le plus gros de l’activité économique, et le pays profond, en libérant davantage l’initiative privée, qui souffre encore d’une forte mainmise de l’État, et en veillant à la préservation de l’environnement naturel, source de richesse et d’équilibre. Les récentes inondations, qui ont causé d’importants dégâts matériels, ont ouvert les yeux des Tunisiens sur les dangers d’une exploitation effrénée de leur territoire. Doivent-ils bâtir moins ? Non, ils doivent bâtir mieux, c’est-à-dire en évitant de construire dans les zones inondables et en préservant leurs rares terres agricoles.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires