Éditer autrement
Publié le 31 octobre 2003 Lecture : 1 minute.
On connaissait le café équitable, la banane équitable et, de façon plus générale, le commerce équitable, qui a pour objectif de privilégier l’aide au développement au profit maximum. Voici aujourd’hui le livre équitable, incarné, dans l’aire francophone, par la collection « Enjeux Planète ». Celle-ci compte à ce jour sept titres, dont trois parus en septembre-octobre derniers : Le Mythe du développement de Oswaldo de Rivero, Les Mirages de l’aide internationale de David Sogge et Les Batailles de l’eau de Mohamed Larbi Bouguerra.
On l’a compris : ces ouvrages qui traitent des rapports Nord-Sud et des grandes questions environnementales s’inscrivent dans le courant de l’altermondialisme. Mais leur vraie originalité est ailleurs : ils sont le fruit d’un partenariat entre douze éditeurs(*). Une expérience de coopération unique. Les titres sont choisis à l’unanimité. Les textes sont relus, après éventuelle traduction, au Canada, où ils sont mis en pages, avant d’être imprimés soit en Tunisie, soit en France. Une règle de péréquation permet aux éditeurs africains de supporter des coûts très inférieurs à ceux imposés à leurs homologues du Nord. Le même ouvrage est ainsi vendu 15 euros en France, mais l’équivalent de 8 euros au Maroc et de 5 euros au Cameroun.
Encore faut-il préciser que la collection « Enjeux Planète » est réalisée dans le cadre de l’Alliance des éditeurs indépendants, créée au début de 2002 par un petit groupe de professionnels du livre. Elle regroupe aujourd’hui 55 membres aux quatre coins du monde, de la Chine à l’Amérique latine en passant par l’Afrique et l’Europe, s’attachant à promouvoir des formules de coédition à l’intérieur des zone linguistiques. Un véritable défi aux multinationales du secteur.
* L’Atelier (Paris), Cérès (Tunis), Charles Léopold Mayer (Paris), Éburne (Abidjan), Écosociété (Montréal), D’en-bas (Lausanne), Ganndal (Conakry), Jamana (Bamako), Luc Pire (Bruxelles), Presses universitaires d’Afrique (Yaoundé), Ruisseaux d’Afrique (Cotonou), Tarik (Casablanca).
