Racisme en France : « grand remplacement » et autres clichés sur l’immigration à l’épreuve des faits
« Diversité : une hypocrisie française » (4/7). Fausses vérités, a priori, amalgames… Jeune Afrique passe au crible les idées reçues sur l’immigration.
Publié le 3 mars 2022 Lecture : 2 minutes.
Diversité, une hypocrisie française
Contrairement aux fantasmes de la nouvelle doxa populiste, non seulement la part des étrangers et des citoyens issus de l’immigration dans la population française est loin d’être élevée, mais leur représentativité ne correspond même pas à leur poids. État des lieux.
« Fardeau », « vague », « invasion », « bérézina migratoire », « danger de mort de la civilisation européenne »… En France, la question migratoire fait l’objet de toutes les surenchères sémantiques dans les harangues d’une partie des candidats à la présidentielle. Entre alarmisme, théorie du complot et amalgames, par populisme ou électoralisme, la thématique est devenue centrale.
Pis, le fantasme du « grand remplacement », une théorie raciste née dans le giron de l’extrême droite la plus « décomplexée », s’est imposé dans le débat. Cette thèse, popularisée par l’écrivain français Renaud Camus au début des années 2010, prétend que l’accroissement des flux migratoires va participer au déclin démographique de l’Occident. En France, la population blanche et chrétienne serait ainsi appelée à disparaître pour laisser place à une population d’origine africaine et de religion musulmane. Une forme de « colonisation » qui serait en outre favorisée au niveau mondial par un supposé « plan » mis à exécution par les élites…
Thèse conspirationniste
Argument de campagne quasi unique d’Éric Zemmour, candidat de Reconquête !, le terme fait florès. La thèse conspirationniste semble se banaliser, trouvant même désormais sa place dans les discours de candidats supposés républicains.
Les enquêtes d’opinion le prouvent, cette idée n’a pas (encore) convaincu une majorité de Français. Mais elles montrent aussi que les préjugés sur l’immigration ont la peau dure dans l’inconscient collectif politique hexagonal. Y a-t-il trop d’étrangers en France ? Les migrants viennent-ils en Europe pour « toucher les allocations » ? Dans le contexte de la campagne, confronter ces questions à la réalité s’imposait.